TURQUIE : Des organisations de défense des droits humains rencontrent les autorités turques

Index AI : EUR 44/028/2004

Jeudi 10 juin 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT D’AMNESTY INTERNATIONAL, HUMAN RIGHTS WATCH, LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES LIGUES DES DROITS DE L’HOMME (FIDH), L’ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS, LA FONDATION TURQUE DES DROITS HUMAINS ET MAZLUM DER

Une délégation conjointe d’Amnesty International, Human Rights Watch et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) s’est jointe à des membres de la Fondation turque des droits humains, de l’Association pour la défense des droits humains et de Mazlum Der pour une rencontre avec des représentants du gouvernement turc à Ankara cette semaine. Au cours des journées passées ensemble, ils ont été les témoins d’une avancée historique dans le domaine du respect des droits humains en Turquie. La diffusion publique d’émissions dans les langues minoritaires a commencé ; il y a eu ensuite la remise en liberté spectaculaire, bien que provisoire, de quatre anciens parlementaires du DEP (Parti de la démocratie - pro-kurde), Leyla Zana, Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak, emprisonnés depuis dix ans. Entre le 8 et le 10 juin, les six organisations ont rencontré de hauts responsables du gouvernement, des ministres et un certain nombre de personnes impliquées dans le processus de réforme en cours en Turquie.

Les organisations non-gouvernementales (ONG) ont salué la plupart des réformes juridiques instaurées récemment. Toutefois, les préoccupations demeurent concernant certaines lacunes de la législation actuelle et la mise en pratique des réformes. Les ONG ont demandé aux autorités turques de prendre de toute urgence des mesures pratiques pour assurer la pleine protection des droits fondamentaux des personnes. Elles ont exprimé leur inquiétude concernant les allégations de torture et de mauvais traitements qui continuent de leur parvenir, ainsi que des allégations de violation de la liberté d’expression, de réunion, d’association et de religion et du droit à un procès équitable. La délégation a aussi fait part de ses préoccupations concernant les prisons, les minorités nationales, l’absence d’enquêtes indépendantes concernant les atteintes aux droits humains, notamment le manque d’instituts médico-légaux indépendants, et les déplacements internes de populations des provinces de l’est et du sud-est de la Turquie.

Le dialogue constructif et sérieux qui s’est établi a montré que les autorités turques se montrent de plus en plus ouvertes à la consultation avec des organisations de défense des droits humains. Au cours des différents entretiens, les ONG ont demandé au gouvernement de mettre fin au harcèlement judiciaire dont sont victimes les défenseurs des droits humains, d’œuvrer en faveur d’une meilleure connaissance publique de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme et de consulter plus systématiquement la société civile pour les réformes à venir.

Au cours des différentes rencontres, le gouvernement a informé la délégation de son intention de s’attaquer sérieusement à la question des violations des droits humains ; les autorités ont fourni certaines informations concernant les mesures envisagées ou entreprises par les différents ministères.

Ces entretiens se sont déroulés dans une atmosphère très positive. Les six organisations de défense des droits humains vont continuer à suivre attentivement l’évolution de la situation.

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