Turquie. Il n’y a plus de temps à perdre dans l’affaire Hrant Dink, la justice doit être rendue

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les autorités turques sont loin d’être prêtes à déférer à la justice tous ceux qui sont responsables du meurtre Hrant Dink, a déclaré Amnesty International le 19 janvier 2009, date du deuxième anniversaire de la mort du journaliste et défenseur des droits humains.

« Hrant Dink a été assassiné pour avoir exprimé ses opinions non violentes, semble-t-il avec l’accord tacite d’éléments appartenant à différents services des forces de l’ordre », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Vingt personnes accusées d’avoir planifié et commis le meurtre ont été amenées devant les tribunaux. Dans le cadre d’une enquête distincte, huit membres de la gendarmerie doivent répondre d’inculpation de négligence. Cependant, aucun progrès n’a été réalisé dans les enquêtes et poursuites contre les policiers qui n’ont pas donné suite aux avertissements selon lesquels Hrant Dink était visé et risquait d’être assassiné.

Dans un rapport de juillet 2008, la Commission parlementaire turque des droits humains a statué que les services de sécurité n’avaient pas empêché le meurtre par négligence et manque de coordination. En outre, des informations figurant dans un rapport de l’Inspection dépendant du cabinet du Premier ministre sur le rôle des forces de sécurité dans le meurtre de Hrant Dink ont filtré ; elles révèleraient que des policiers de la Direction de la sécurité à Trabzon et Istanbul n’ont pas rempli le devoir qu’ils avaient de protéger Hrant Dink, alors qu’ils disposaient d’informations sur le meurtre en préparation.

« Il faudrait que les autorités rendent public le rapport de l’Inspection dépendant du cabinet du Premier ministre, a déclaré Nicola Duckworth.

Il y a désormais quantité d’éléments à partir desquels les autorités judiciaires peuvent agir. Il faut ouvrir de nouveau une enquête pour que tous les membres de la police et de la gendarmerie impliqués soient déférés à la justice. »

Complément d’information

Hrant Dink a été abattu 19 janvier 2007 devant les bureaux du journal Agos dont il était le rédacteur en chef. Il était connu comme quelqu’un désireux de débattre de façon ouverte et critique de la question de l’identité arménienne et des versions historiques officielles de la Turquie concernant les massacres d’Arméniens en 1915. Il avait fréquemment fait l’objet de poursuites pour avoir exprimé ses opinions non violentes.

Le procès des 19 personnes accusées d’avoir planifié et commis le meurtre s’est ouvert le 2 juillet 2007. Depuis lors, un nouvel accusé a été ajouté au procès. La prochaine audience aura lieu le 26 janvier.

À l’heure actuelle, huit membres de la gendarmerie, dont le commandant de la gendarmerie de Trabzon, Ali Öz, sont poursuivis pour « négligence ». Ali Öz est accusé de ne pas avoir transmis les informations en sa possession sur le complot qui visait Hrant Dink et d’avoir voulu cacher cet élément à la justice après le meurtre.

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