Turquie, Intensification de la répression en cours, notamment avec l’arrestation du maire d’Istanbul

Plus de 100 personnes, dont le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, ont été arrêtées dans le cadre d’enquêtes liées à la « corruption » et au « terrorisme ». Pendant quatre jours, les autorités ont décrété une interdiction générale de manifester et, selon certaines informations, ont restreint la bande passante sur X, YouTube, Instagram et TikTok.

« Les mesures draconiennes adoptées aujourd’hui représentent une forte intensification de la répression actuellement exercée par les autorités turques contre la dissidence pacifique et visent le principal parti d’opposition, le CHP, alors que dans quelques jours seulement il va probablement choisir le maire d’Istanbul comme candidat à l’élection présidentielle, a déclaré Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Europe à Amnesty International.

« Si l’utilisation qui est faite de vagues accusations liées au terrorisme pour arrêter et poursuivre des opposant·e·s n’est pas une nouveauté, ces dernières arrestations et restrictions connexes représentent une intensification alarmante du ciblage des détracteurs·trices réels ou supposés, de la principale opposition et d’autres encore, et un resserrement de l’étau sur la capacité de la société civile à exercer ses droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique.

« Le recul radical des droits fondamentaux observé en Turquie au cours de la dernière décennie a généré un fort niveau d’impunité pour les droits humains qui doit être combattue.

Complément d’information

Des mandats d’arrêt ont également été émis contre une centaine d’autres personnes liées au maire d’Istanbul, notamment les maires des districts de Şişli et de Beylikdüzü à Istanbul. Plus de 80 des personnes arrêtées, dont le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, auraient été placées en garde à vue aux premières heures du 19 mars, et 20 autres personnes encore allaient être arrêtées. Elles font l’objet d’une interdiction de communiquer avec des avocat·e·s pendant 24 heures et pourraient être maintenues en détention jusqu’à quatre jours.

Hier, l’université d’Istanbul a annoncé qu’elle annulait le diplôme universitaire du maire Ekrem İmamoğlu, après des semaines de spéculations publiques sur sa validité. Le fait d’être diplômé de l’université est l’une des conditions d’éligibilité à la candidature à la présidence.

Cette annonce intervient quelques jours seulement avant l’organisation, le 23 mars, par le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), d’une élection primaire au cours de laquelle Ekrem İmamoğlu devrait être élu candidat à la présidence.

Le gouverneur d’Istanbul a en outre annoncé la fermeture des principales lignes de métro et artères du centre d’Istanbul, ainsi que l’interdiction toutes les manifestations et réunions à Istanbul pendant quatre jours.

Selon l’organisme de surveillance d’Internet NetBlocks, l’accès à X, YouTube, Instagram et TikTok a été restreint dans le pays.

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