Communiqué de presse

Turquie / Irak. Il faut enquêter sur les circonstances de la mort de civils au Kurdistan irakien

Une enquête indépendante doit être menée dans les plus brefs délais sur les circonstances de la mort d’une famille kurde irakienne de sept personnes, dont deux femmes et quatre enfants, tuée il y a quelques jours lorsque le véhicule à bord duquel elle circulait a été attaqué au Kurdistan irakien, par un avion militaire turc semble-t-il, a déclaré Amnesty International jeudi 26 août.

Le 21 août 2011 en début d’après-midi, Hussain Mostafa Hassan, un agriculteur kurde âgé de 61 ans vivant dans le village de Bolle, près du mont Qandil, à la frontière entre l’Iran et l’Irak, se rendait dans la ville de Rania, accompagné de six membres de sa famille, quand la voiture qu’il conduisait a été bombardée, selon certaines sources par un avion des forces armées turques. Hussain Mostafa Hassan, son épouse Mer Haci Mam Kak (43 ans), sa fille Rezan Hussain Mostafa (20 ans), les deux filles de cette dernière Sonia Shamal Hassan (deux ans) et Sholin Shamel Hassan (six mois), son fils Zana Hussain Mostafa (11 ans) et sa nièce Oskar Khuzer Hassan (10 ans) sont tous morts dans cette attaque. Leurs corps carbonisés ont été emmenés dans un hôpital de Rania, avant d’être inhumés le jour même.

Depuis le 17 août 2011, des avions militaires turcs attaquaient des cibles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans les régions montagneuses du Kurdistan irakien, en particulier près du mont Qandil, situé à la frontière entre l’Iran et l’Irak. Ces incursions, qui seraient menées en représailles du meurtre de 12 soldats turcs par le PKK en Turquie, ont forcé de nombreuses personnes à abandonner leur village.

L’armée iranienne a également bombardé les zones frontalières du Kurdistan irakien ces dernières semaines, en visant vraisemblablement des bastions contrôlés par un groupe armé kurde d’Iran, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Au moins trois civils auraient été tués, dont un jeune berger de 13 ans le 28 juillet 2011.

Des responsables politiques du Kurdistan irakien, dont Massoud Barzani, président de cette région, ainsi que des journalistes et des militants des droits humains, ont condamné les raids aériens turcs. Plusieurs manifestations ont été organisées à Sulaymaniyah et Arbil, dans d’autres villes du Kurdistan et ailleurs en Irak pour protester contre ces attaques.

Amnesty International exhorte les autorités turques à ouvrir sans délai une enquête indépendante et approfondie sur cet événement, afin de déterminer si les forces turques ont respecté les règles applicables du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Les conclusions de ces investigations devront être rendues publiques. Toute personne raisonnablement soupçonnée d’avoir commis une grave violation doit être traduite en justice dans le cadre d’une procédure conforme aux normes internationales d’équité des procès, et les proches des personnes tuées doivent obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation suffisante.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit