« Les condamnations d’Ahmet Altan [1] et NazlıI lıcak [2] sont choquantes et les peines prononcées contre eux sont scandaleuses. Même si c’est un soulagement de savoir qu’ils vont être libérés sous caution dans l’attente de la procédure en appel, le fait qu’ils aient été déclarés coupables sans le moindre élément à charge présenté contre eux est une injustice, a déclaré Sara Hall, directrice régionale adjointe en charge des campagnes pour Amnesty International.
« C’est une nouvelle journée noire pour la liberté d’expression et la justice en Turquie, qui ne fait que renforcer le climat de peur étouffant qui règne déjà dans le pays.
« Ce qui aurait dû être une occasion de réparer une injustice en prononçant un non-lieu dans ce procès motivé par des considérations politiques n’a fait que révéler l’état lamentable de la justice turque. Plus d’un an après la levée de l’état d’urgence, et malgré la promesse de “réforme”, le pouvoir judiciaire de la Turquie continue de sombrer. »
Complément d’information
Nazlı Ilıcak and Ahmet Altan sont restés plus de trois ans en détention provisoire pour des accusations fallacieuses. Ils ont d’abord été poursuivis pour avoir « tenté de renverser l’ordre constitutionnel » et condamnés à la réclusion à perpétuité. Ils font actuellement l’objet d’une deuxième procédure pour des accusations de terrorisme, à la suite d’une décision prononcée par la Cour d’appel suprême en juillet 2019.
Un autre prévenu, le journaliste et chercheur Mehmet Altan, a été relaxé et les mesures de contrôle judiciaire dont il faisait l’objet ont été levées.
Selon certaines sources, les trois autres personnes jugées dans cette affaire, Fevzi Yazıcı, Yakup Şimşek et Şükrü Tuğrul Özşengül, ont été condamnées à de longues peines d’emprisonnement pour « appartenance à une organisation terroriste » et le tribunal a ordonné leur maintien en détention.