Communiqué de presse

Turquie. La répression policière ne cesse de se durcir

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Les manifestations en Turquie vont continuer de s’intensifier si les autorités n’engagent pas un dialogue constructif avec les militants, a déclaré Amnesty International après que la police antiémeute eut utilisé une nouvelle fois des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les manifestants pacifiques de la place Taksim et du parc Gezi, à Istanbul, le matin du 11 juin 2013.

Cette nouvelle intervention policière contre les manifestants va à l’encontre des déclarations du gouverneur d’Istanbul, qui avait affirmé le matin même que les forces de l’ordre n’interviendraient pas dans le parc.

Les militants protestent contre la construction d’un centre commercial dans le parc Gezi, adjacent à la place Taksim, qui est l’un des derniers espaces verts du centre d’Istanbul.

Dans une déclaration aux médias, le gouverneur de la ville, Hüseyin Avni Mutlu, avait expliqué que l’intervention place Taksim avait pour but d’enlever les banderoles de la statue d’Atatürk et du Centre culturel Atatürk, situés sur la place, et que la police n’interviendrait pas dans le parc Gezi.


« Les manifestations de la place Taksim et du parc Gezi sont totalement pacifiques et ont le droit de se poursuivre. Les autorités ne doivent intervenir que pour des raisons légitimes – vouloir enlever quelques banderoles n’est tout simplement pas un motif suffisant »
, a déclaré Andrew Gardner, chercheur d’Amnesty International sur la Turquie, qui se trouve actuellement à Istanbul.

« Quand nous avons rencontré le gouverneur cet après-midi, il a continué de soutenir que la police utilisait une force appropriée dans un but légitime. Ce n’est pas du tout ce que l’on constate sur le terrain. »

Amnesty International a aussi appris que quelque 72 avocats avaient été arrêtés vers midi heure locale alors qu’ils se rassemblaient au tribunal de Çaðlayan pour faire une déclaration sur la situation dans le parc Gezi. D’abord retenus à l’intérieur du tribunal, ils ont ensuite été conduits au poste de police de la rue Vatan.

Depuis le début des manifestations à Istanbul et dans toute la Turquie il y a environ deux semaines, des milliers de blessés ont été signalés parmi les manifestants pacifiques à la suite des interventions de la police. Jusqu’à trois personnes seraient mortes dans le cadre des manifestations : une victime du recours excessif à la force et deux, dont un policier, tuées dans des accidents.

L’Association médicale d’Istanbul a annoncé que l’intervention policière de la matinée avait fait de nouveaux blessés, dont neuf personnes touchées par des balles en plastique, plusieurs membres fracturés, un certain nombre de traumatismes crâniens et thoraciques, et une fracture du crâne.

À ce jour, les autorités turques n’ont mené aucune enquête approfondie sur les violences signalées et personne n’a été traduit en justice.

« Au lieu de continuer à réprimer les manifestations pacifiques, les autorités turques feraient mieux de s’intéresser au comportement de leur police et de traduire en justice les responsables des violations scandaleuses constatées ces deux dernières semaines », a conclu Andrew Gardner.

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