TURQUIE : Les conditions de détention dans les prisons de type F continuent de susciter des craintes

Index AI : EUR 44/023/02

ANNONCE À L’ATTENTION DES MÉDIAS

Dans une lettre adressée au ministre turc de la Justice, Hikmet Sami Turk, Amnesty International a une nouvelle fois exprimé ses préoccupations quant aux conditions de détention dans les prisons de type F, exhortant le ministre à prendre dans les plus brefs délais des mesures visant à mettre un terme au régime d’isolement cellulaire de facto appliqué à plusieurs milliers de prisonniers politiques.

Les conditions de détention dans les prisons de type F sont la cible de protestations incessantes et une grève de la faim, entamée en octobre 2000, se poursuit, ayant déjà entraîné la mort de 50 personnes et étant susceptible de laisser de graves séquelles à des centaines d’autres. Amnesty International a souligné à maintes reprises que le régime d’isolement cellulaire individuel ou en petits groupes peut nuire sérieusement à la santé mentale et physique des détenus et être constitutif de torture et de mauvais traitements.

L’organisation de défense des droits humains s’est félicitée des mesures prises par les autorités en faveur d’un droit de visite sans restriction et de l’utilisation de zones collectives mais reste préoccupée quant à leur application. Le ministre de la Justice a rejeté de récentes propositions de défenseurs des droits humains turcs qui demandaient notamment que les portes de cellules des blocs restent ouvertes pendant la journée pour permettre aux neuf prisonniers de chaque bloc de se rencontrer.

« La nouvelle disposition prise par le ministère de la Justice, qui vise à favoriser la communication entre prisonniers par groupes de dix, cinq heures par semaine, est insuffisante pour mettre fin de facto à l’isolement. Il faudrait que les détenus soient autorisés à se réunir au moins huit heures par jour. Par ailleurs, l’accès aux zones collectives ne devrait pas être soumis à des conditions telles que l’engagement des détenus à se ranger à une opinion politique ou à se soumettre à un programme de réinsertion ».

Amnesty International ajoute par ailleurs qu’un contrôle indépendant des conditions de détention par des défenseurs des droits humains, des médecins et des avocats indépendants devrait être rendu possible.

La libération de dizaines de grévistes de la faim aurait été ajournée en dépit des rapports de l’Institut médico-légal ou des hôpitaux recommandant leur sortie pour raisons médicales. Amnesty International a prié instamment le ministre de réexaminer la situation de ces prisonniers dont la vie est sérieusement menacée s’ils demeurent en détention sans avoir accès aux soins médicaux que requiert leur état.

Pour en savoir plus sur les préoccupations d’Amnesty International concernant les prisons de type F, veuillez vous reporter à l’adresse Internet :

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter notre site web : http://www.amnesty.org

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