« Ce procès est une manœuvre honteuse visant à réduire au silence la société civile indépendante et s’inscrit dans le cadre de la vaste répression ciblant les défenseurs des droits, a déclaré Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International, à la veille de la troisième audience.
« Osman Kavala n’aurait pas dû passer une seule minute derrière les barreaux ; or, il est maintenu depuis plus de deux ans en détention provisoire.
« Osman Kavala et 15 autres personnes font l’objet d’accusations fallacieuses ne reposant sur aucun élément qui pourrait laisser penser qu’ils ont participé à une quelconque activité illégale, et encore moins comploté pour renverser le gouvernement.
« Il doit être libéré immédiatement et sans condition, et les charges pesant sur lui et 15 autres figures de la société civile doivent être abandonnées.
« Un mois après que la Cour européenne des droits de l’homme a appelé la Turquie à libérer Osman Kavala immédiatement, chaque jour qu’il passe derrière les barreaux ne fait qu’aggraver la violation de ses droits.
« Sa libération doit annoncer la fin de la répression qui s’abat sur la société civile depuis plusieurs années déjà et le rétablissement du respect des droits humains en Turquie. »
Complément d’information
Le 10 décembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué qu’Osman Kavala, un leader de la société civile, était détenu de manière arbitraire en Turquie depuis novembre 2017. La Cour a déclaré que sa détention avait été décidée et prolongée à des fins illégales, en violation de la Convention européenne des droits de l’homme, et qu’il devait être libéré immédiatement.
Osman Kavala est maintenu en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Silivri, près d’Istanbul, depuis le 1er novembre 2017. Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu et 14 autres personnes sont accusés d’avoir « tenté de renverser le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher d’exercer ses fonctions ».