« La décision du tribunal d’ignorer la demande de la Cour européenne des droits de l’homme en faveur de la libération immédiate d’Osman Kavala montre jusqu’où la Turquie est prête à aller pour réduire au silence la société civile indépendante, a déclaré Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International.
« Osman Kavala languit en prison depuis 819 jours, pour des accusations fallacieuses ne reposant sur aucun élément qui pourrait laisser penser qu’il a participé à une quelconque activité illégale et encore moins comploté pour renverser le gouvernement.
« Osman Kavala n’aurait pas dû passer une seule minute derrière les barreaux ; or, il est maintenu depuis plus de deux ans en détention provisoire. Il doit être libéré sans plus attendre. »
Complément d’information
Le tribunal a statué que la prochaine audience concernant Osman Kavala et 15 autres accusés était fixée au 18 février.
Le 10 décembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué qu’Osman Kavala, un leader de la société civile, était détenu de manière arbitraire en Turquie depuis novembre 2017. La Cour a déclaré que sa détention avait été décidée et prolongée à des fins illégales, en violation de la Convention européenne des droits de l’homme, et qu’il devait être libéré immédiatement.
Osman Kavala est maintenu en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Silivri, près d’Istanbul, depuis le 1er novembre 2017. Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu et 14 autres personnes sont accusés d’avoir « tenté de renverser le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher d’exercer ses fonctions ».