Les policiers ont menotté et arrêté Öztürk Türkdoğan, dirigeant de l’Association des droits de l’homme (IHD), Eren Keskin, avocate spécialiste des droits humains, et plusieurs proches de victimes de disparitions membres du mouvement des Mères du samedi et des personnes qui les ont rejointes.
Le 24 juin 2022, il s’agissait de la 900e veillée organisée place Galatasaray à Istanbul. Julia Hall, directrice adjointe pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :
« Depuis 27 ans, les Mères du samedi réclament sans relâche vérité et justice pour leurs proches victimes de disparitions forcées dans les années 1980 et 1990. La police antiémeute a procédé à l’arrestation arbitraire des personnes qui participaient pacifiquement à la veillée historique des Mères du samedi et de leurs soutiens. Cela illustre une nouvelle fois l’intolérance du pouvoir à l’égard de la dissidence légale et pacifique.
« Maintes fois, les Mères du samedi se sont heurtées à une répression brutale et ont fait l’objet de poursuites pour avoir pris part à des veillées pacifiques. Les autorités turques n’ont jamais fourni de justification valable pour piétiner ainsi de manière malveillante, arbitraire et illégale le droit d’exercer la liberté d’expression et de réunion.
« Les autorités turques doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifiques. Elles doivent lever l’interdiction illégale et arbitraire des rassemblements place Galatasaray, qui dure depuis quatre ans. Les Mères du samedi et leurs soutiens, ainsi que d’autres personnes souhaitant exercer leur droit de manifester pacifiquement sur cette place emblématique doivent être autorisées à le faire. »