Öztürk Türkdoğan, coprésident de l’Association des droits de l’homme (IHD), doit répondre d’accusations sans fondement, à savoir « appartenance à une organisation terroriste », « outrage à un fonctionnaire » et « outrage à la nation turque et à l’État turc », en raison de déclarations publiques qu’il a faites en lien avec le travail de son association en faveur des droits fondamentaux.
« Les poursuites intentées contre Öztürk Türkdoğan sont une attaque non déguisée contre ce militant et contre tous ceux qui se mobilisent en faveur des droits humains en Turquie, a déclaré Julia Hall, directrice adjointe des recherches pour l’Europe à Amnesty International.
« En portant ces accusations fallacieuses contre le coprésident de la plus ancienne organisation de défense des droits humains du pays, les autorités chargées des poursuites adressent un message glaçant qui aggrave le climat de peur intense au sein de la communauté des droits humains déjà assiégée en Turquie. »
D’après les dossiers de l’Association des droits de l’homme (IHD), plus de 200 enquêtes et poursuites pénales distinctes sont en cours contre des membres de l’IHD et des représentants élus de l’association en Turquie.
« La criminalisation des défenseur·e·s des droits humains et de l’Association des droits de l’homme constitue le véritable outrage dans cette affaire »
« La criminalisation des défenseur·e·s des droits humains et de l’Association des droits de l’homme constitue le véritable outrage dans cette affaire. L’offensive des autorités contre Öztürk Türkdoğan et la société civile turque doit cesser, a déclaré Julia Hall.
« La Turquie doit immédiatement abandonner toutes les accusations visant Öztürk Türkdoğan et créer un environnement porteur et protecteur pour la société civile, conformément à ses obligations découlant du droit international relatif aux droits humains. »
Complément d’information
En décembre 2021, les autorités turques ont intenté des poursuites contre Öztürk Türkdoğan dans le cadre de trois affaires distinctes.
Il a été jugé au titre de l’article 125 du Code pénal turc, pour avoir « insulté » un fonctionnaire dans une déclaration publiée sur le site de l’Association des Droits de l’Homme (IHD) le 29 juin 2018. La première audience de ce procès, dans le cadre duquel le ministre de l’Intérieur est la victime présumée, a eu lieu le 18 février 2022. La prochaine doit avoir lieu le 11 mai.
Il a également été accusé d’« appartenance à une organisation terroriste » au titre de l’article 314/2 du Code pénal, après son arrestation et la perquisition de son domicile le 19 mars 2021. Au cours de cette perquisition, son téléphone et son ordinateur portables ont été saisis. La première audience dans cette affaire se tiendra le 22 février 2022.