« Au cours des dernières 24 heures, nous avons été témoins d’une parodie de justice hallucinante. Se voir accorder une libération pour se faire claquer au nez la porte de la liberté aussi froidement est très dur pour Taner, sa famille et tous ceux qui défendent la justice en Turquie », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
« Ce revirement qui prolonge sa détention infondée a brisé l’espoir de Taner et de ceux, dont son épouse et ses filles, qui ont attendu toute la journée devant les portes de la prison pour l’accueillir et le serrer dans leurs bras. »
Taner a de nouveau été placé en détention alors qu’un tribunal de première instance d’Istanbul avait ordonné le 31 janvier sa remise en liberté conditionnelle. Le parquet a fait appel de cette décision. Un second tribunal d’Istanbul a fait droit à ce recours et, au lieu d’être libéré, Taner a été transféré de la prison d’Izmir où il était incarcéré depuis juin pour être placé en garde à vue à la gendarmerie. Cet après-midi, le tribunal de première instance a confirmé la décision concernant son maintien en détention.
« Cela illustre une nouvelle fois la crise que traverse la justice pénale en Turquie, qui ruine des vies et vide de sa substance le droit à un procès équitable », a déclaré Salil Shetty.
« En foulant aux pieds la justice et en ignorant les preuves indéniables de son innocence, son maintien en détention ne fait que renforcer notre détermination à nous battre pour Taner. Un million de personnes ont déjà demandé sa libération. Taner n’aurait jamais dû être arrêté et nous ne baisserons pas les bras tant qu’il n’aura pas recouvré la liberté. »
La prochaine audience a été fixée au 21 juin 2018.