Turquie : Reprise du procès du président d’Amnesty Turquie

Près de 47 000 lettres et signatures ont été écrites et récoltées en Belgique (plus d’un million de personnes à l’échelle mondiale) pour demander la libération du président d’Amnesty International Turquie, Taner Kılıç, et l’abandon des charges pesant sur cet homme et 10 autres défenseur-e-s des droits humains, alors que leur procès va reprendre le 31 janvier, à Istanbul.

Ces 11 personnes doivent répondre d’accusations controuvées de « terrorisme » dans le cadre d’un procès qui ne peut qu’être qualifié de politique, et qui vise à faire taire les voix critiques dans le pays. Si elles sont déclarées coupables, elles encourent jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.

« Compte tenu des éléments qui attestent sans équivoque son innocence et de l’absence de preuve d’une quelconque infraction, Taner aurait dû être libéré depuis longtemps. Le fait qu’il ait passé près de huit mois derrière les barreaux en dit long sur les défaillances de la justice turque et sur la bataille impitoyable que les autorités livrent à celles et ceux qui défendent des droits humains, a déclaré Gauri van Gulik, directrice du programme Europe à Amnesty International.

« Cette audience donne une nouvelle possibilité de mettre fin à une flagrante parodie de justice en faisant en sorte que ce défenseur des droits humains passionné, cet homme de principe, retrouve sa famille et reprenne son travail crucial. Il faut que le tribunal relaxe Taner et les 10 autres défenseur-e-s des droits humains et mette un terme définitif à cette mascarade. »

La pétition en faveur de Taner Kılıç et des 10 autres défenseur-e-s des droits humains est disponible à l’adresse suivante : amnesty.be/freeturquie

Complément d’information

Le président d’Amnesty International Turquie, Taner Kılıç, a été arrêté le 6 juin 2017 et incarcéré trois jours plus tard. Il est maintenu en détention depuis lors. Dix autres militant-e-s, dont İdil Eser, directrice d’Amnesty International Turquie, ont été arrêté-e-s un mois plus tard. Huit ont été détenu-e-s pendant près de quatre mois, avant d’être libéré-e-s sous caution lors de la première audience, en octobre.

Toutes ces personnes sont inculpées d’« appartenance à une organisation terroriste », une allégation sans fondement que le ministère public n’a jusqu’à présent étayée par aucun élément concret susceptible de résister à l’examen.

Taner Kılıç est accusé d’avoir téléchargé et utilisé l’application de messagerie ByLock qui, selon le ministère public, est un outil dont se servent les membres du mouvement Gülen pour communiquer entre eux. Or, deux analyses indépendantes du téléphone de Taner, commandées par Amnesty International, ont conclu qu’il n’y avait aucune trace de ByLock sur son téléphone. Jusqu’à présent, le ministère public n’a fourni aucune preuve venant étayer son affirmation ni démontrer une quelconque infraction pénale.

En décembre 2017, les autorités turques ont reconnu que des milliers de personnes avaient été accusées à tort d’avoir téléchargé ByLock. Elles ont publié des listes contenant 11 480 numéros de téléphone mobile, ce qui a permis à de nombreuses personnes de recouvrer la liberté. Taner Kılıç n’y a pas encore été inscrit.

Plus d’un million de personnes de 194 pays et territoires ont signé les appels d’Amnesty International demandant la libération de Taner Kılıç et des autres défenseur-e-s des droits humains concerné-e-s depuis leur arrestation, l’été dernier. Des centaines de personnalités réclament que Taner soit libéré et que les charges pesant sur cet homme et les 10 autres prévenu-e-s soient abandonnées.

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