« Le retrait de cette proposition de modification est une victoire importante pour la société civile en Turquie. Si le Parlement l’avait adoptée, la nouvelle loi aurait entravé de multiples droits humains, notamment les droits à la liberté d’expression et d’association, et gravement menacé la capacité des organisations de la société civile à agir librement et à mener leurs activités légitimes en toute sécurité dans le pays. Avec sa formulation vague et trop générale, quasiment toute critique du gouvernement aurait pu entrer dans son champ d’application et être considérée comme une circonstance aggravante d’" espionnage " contre les intérêts de l’État, a déclaré Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Europe à Amnesty International
« Il est clair qu’en exprimant leurs préoccupations très réelles de manière puissante et unie, les organisations de la société civile turque ont contribué à bloquer cette mesure dangereuse qui aurait eu un impact dévastateur sur leur travail et sur la société dans son ensemble.
« Aujourd’hui nous célébrons la victoire de tous ceux qui ont mis en garde contre ce projet de loi et s’y sont opposés dès qu’il a été présenté pour la première fois. Si les organisations de défense des droits humains, les journalistes, les avocat·e·s et les acteurs de la société civile peuvent aujourd’hui pousser un soupir de soulagement, le danger demeure que ce texte de loi ne soit à nouveau déposé à tout moment. À n’en pas douter, les organisations de la société civile turque et internationale resteront vigilantes. »
Plus de 90 organisations de la société civile ont signé une déclaration conjointe [1] appelant les député·e·s à rejeter la nouvelle législation. Beaucoup d’autres ont lancé des appels similaires.