Communiqué de presse

Ukraine. Il faut agir immédiatement pour mettre fin à l’escalade de la violence

Le recours aux balles réelles par la police de Kiev ne ferait qu’aggraver une situation déjà extrêmement tendue, a déclaré Amnesty International mercredi 22 janvier après la mort de quatre manifestants et une déclaration du gouvernement indiquant que la police pourrait commencer à utiliser des balles réelles.

La mort d’un homme à la suite de coups violents administrés par deux policiers antiémeutes est un nouvel exemple de l’impunité généralisée dont bénéficie la police en Ukraine.

« Il ne doit pas y avoir d’impunité pour les agents des forces de l’ordre qui font un usage excessif de la force. Amnesty International a, à de nombreuses reprises, appelé les autorités ukrainiennes à traduire en justice les auteurs de tels actes. Les violences commises aujourd’hui par la police ont entraîné la mort d’au moins une personne. Que faut-il encore qu’il arrive avant que des policiers aient à rendre des comptes pour les violations des droits humains qu’ils commettent ? » a déclaré Heather McGill, spécialiste de l’Ukraine au sein d’Amnesty International.

Le ministère ukrainien de l’Intérieur a affirmé ne pas utiliser de balles réelles mais a menacé de le faire à la suite des tirs.

« Les autorités ukrainiennes ne doivent pas oublier que les agents des forces de l’ordre ne devraient pas utiliser d’armes à feu sauf lorsque c’est strictement nécessaire pour sauver une vie d’un danger imminent ou prévenir une blessure mortelle », a déclaré Heather McGill.

« L’impunité dont bénéficient les membres des forces de l’ordre en Ukraine est déjà un grave problème et la décision d’autoriser le recours aux balles réelles dans ce contexte est très préoccupante. »

À Kiev, les manifestations très largement pacifiques ont dégénéré dans la nuit de dimanche à lundi, après l’adoption par le Parlement, jeudi 16 janvier, d’un ensemble de nouvelles lois interdisant les manifestations et limitant sévèrement la liberté de réunion, d’association et d’expression. La nouvelle législation est entrée en vigueur à minuit mercredi 22 janvier.

« Les autorités ukrainiennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à l’escalade de la violence à Kiev avant que d’autres personnes ne soient tuées. Si elles souhaitent vraiment, comme elles l’affirment, trouver une solution pacifique à la crise politique que traverse actuellement le pays, elles doivent respecter les droits des gens et ne pas chercher à leur ôter leurs libertés à l’aide de lois radicales, en écrasant des manifestations pacifiques et en autorisant la police à user d’une force excessive en toute impunité », a déclaré Heather McGill.

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