Un défenseur des droits humains condamné injustement

Les autorités kirghizes doivent, conformément à la décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU, libérer immédiatement et sans condition Azimjan Askarov, défenseur des droits humains qui purge une peine de détention à perpétuité pour des accusations forgées de toutes pièces, a déclaré Amnesty International. La Cour suprême doit réexaminer son dossier le 11 juillet.

« Je connais personnellement Azimjan Askarov depuis 2005. J’enquêtais alors sur le massacre de manifestants par les forces de sécurité ouzbèkes à Andijan. Il s’occupait de venir en aide aux réfugiés. Les poursuites engagées contre ce défenseur des droits humains et son incarcération sont une erreur judiciaire flagrante. Il n’aurait jamais dû être emprisonné. Le Kirghizistan a aujourd’hui l’occasion de réparer cette injustice », a déclaré Anna Neistat, directrice des recherches à Amnesty International, qui assistera à l’audience le 11 juillet.

Amnesty International estime qu’Azimjan Askarov est un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.

Azimjan Askarov, membre de la communauté ouzbèke, a été accusé de complicité dans le meurtre d’un policier survenu pendant les violences ethniques qui ont ébranlé pendant plusieurs jours le sud du Kirghizstan en juin 2010. Trois mois plus tard, il était condamné à la réclusion à perpétuité. Avant son procès, Azimjan Askarov a été frappé à plusieurs reprises, victime de violences et privé de soins médicaux.

Amnesty International estime que les accusations portées à son encontre sont forgées de toutes pièces et motivées par des considérations politiques.

En avril 2016, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a demandé au Kirghizistan de libérer immédiatement Azimjan Askarov, reconnaissant qu’il avait été détenu de manière arbitraire, torturé et privé du droit à un procès équitable. Conformément à la procédure pénale inscrite dans le droit kirghize, les décisions adoptées par le Comité des droits de l’homme, dans le cadre de sa procédure de communication individuelle, ouvrent la voie au réexamen d’affaires pénales dans de nouvelles circonstances.

En outre, Amnesty International invite les autorités à mettre en place les structures nécessaires, notamment en termes de mesures de sécurité, afin de garantir le droit d’être entendu publiquement en permettant à toutes les personnes désireuses d’assister à l’audience, notamment aux avocats et aux médias, de se rendre à la Cour suprême en toute sécurité et librement. C’est un élément essentiel, étant donné les faits de violences qui ont émaillé des procès liés aux événements de juin 2010 dans le sud du Kirghizistan, des proches de victimes kirghizes ayant agressé des avocats défendant des Ouzbeks.

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