Communiqué de presse

Un homme d’origine syrienne est accusé d’avoir espionné des militants syriens résidant aux États-Unis

En arrêtant un homme accusé d’espionner des militants syriens dans le pays, les autorités américaines soulignent que la répression du gouvernement syrien contre l’opposition a ses limites, a déclaré Amnesty International mercredi 12 octobre.

Mohamad Anas Haitham Soueid, 47 ans, doit comparaître devant un tribunal de district à Alexandria, près de Washington DC, dans l’après-midi du 12 octobre.

Ce citoyen naturalisé américain, d’origine syrienne, est inculpé d’avoir espionné des militants syriens résidant aux États-Unis entre avril et juin 2011 et d’avoir transmis 20 enregistrements audio et vidéo au Mukhabaraat, le Service syrien de renseignement militaire.

« Il y a lieu de se féliciter que les autorités américaines aient pris des mesures en faveur des militants syriens qui vivent aux États-Unis et ont signalé de manière convaincante faire l’objet d’atteintes aux droits humains, a indiqué Neil Sammonds, chercheur sur la Syrie à Amnesty International.

« Cela montre que l’influence des services syriens de renseignement a ses limites. Étant donné la politique de harcèlement mise en place par les ambassades syriennes dans de nombreux pays, l’enquête et l’arrestation effectuées par les autorités américaines sont précisément le type de mesures énergiques que les pays d’accueil doivent relayer lorsque des informations crédibles font état de menaces et d’actes de harcèlement ciblant les ressortissants syriens qui vivent à l’étranger. »

D’après les autorités américaines, en juin, le gouvernement syrien aurait payé Mohamad Anas Haitham Soueid pour qu’il se rende à Damas, où il a rencontré le président Bachar el Assad et des responsables des services de renseignement.

Le 3 octobre, Amnesty International a publié une synthèse qui met en lumière la surveillance et le harcèlement systématiques dont sont victimes depuis plusieurs mois plus de 30 militants syriens favorables aux réformes qui vivent en Europe et aux Amériques.


The Long Reach of Mukhabaraat
révèle que des représentants des ambassades syriennes et d’autres personnes agissant pour le compte du régime syrien espionnent et intimident des militants dans huit pays du globe. Par ailleurs, il arrive que certains de leurs proches en Syrie fassent l’objet de manœuvres de harcèlement, de placements en détention et même d’actes de torture, lorsque ces militants participent à des manifestations en faveur de réformes à l’étranger.

Ce rapport relate également que des militants syriens aux États-Unis ont fait part à Amnesty International de leur satisfaction quant aux mesures déjà prises par le gouvernement américain en réaction à ces actes de harcèlement.

« La liberté de se rassembler et la liberté de parler librement sont des droits universels auxquels on est très attachés dans les pays où les militants syriens ont semble-t-il été surveillés et menacés, a déclaré Neil Sammonds.


« Pour étayer ces droits de manière crédible, les pays d’accueil se doivent de prendre des mesures concrètes en vue de mettre un terme aux actes d’intimidation qu’inflige la Syrie à des militants pacifiques. »

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