Ce sommet intervient dans un contexte d’escalade des conflits en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où les combats entre les parties belligérantes se sont intensifiés ces dernières semaines, faisant de nombreuses victimes civiles et plongeant des centaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes dans des conditions épouvantables. Dans d’autres régions du continent, des conflits de longue date, notamment au Sahel et en Somalie, se poursuivent quasiment avec la même intensité.
« Le prochain président de la Commission de l’Union africaine (CUA) doit placer les droits humains au cœur de l’organisme continental, en veillant à ce qu’il prenne des mesures audacieuses et décisives afin de protéger les civil·e·s en proie aux conflits armés et de mettre fin à la répression exercée par les États à l’encontre des détracteurs du gouvernement, a déclaré Japhet Biegon, coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International.
« Le nouveau président va rejoindre l’UA à un moment décisif, héritant de dossiers marqués par les crises des droits humains qui ne cessent de s’aggraver à travers le continent. Il devra réagir avec rapidité et efficacité, en s’appuyant sur l’ensemble des pouvoirs statutaires dont il dispose pour faire pression sur les parties aux conflits afin qu’elles respectent le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits humains. »
Tout au long de l’année 2024, Amnesty International a constaté sur l’ensemble du continent une répression systématique des droits humains par les États. Entre autres, on note un net durcissement à l’égard des détracteurs du pouvoir et une offensive brutale contre les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
« Amnesty International demande au prochain président de défendre les droits humains dès le premier jour de son entrée en fonction. Il doit systématiquement faire part de ses préoccupations en matière de droits humains, exiger que justice soit rendue aux victimes, garantir l’état de droit et interpeller les États qui se livrent à des violations des droits. »
Complément d’information
Le 15 février, les chefs d’État et de gouvernement africains organiseront des élections pour désigner les dirigeant·e·s de la Commission de l’Union africaine (CUA), le secrétariat de l’Union africaine. L’élection portera sur les postes de président et vice-président. Les candidats au poste de président sont Mahmoud Ali Youssouf, de Djibouti, Raila Amolo Odinga, du Kenya, et Richard Randriamandrato, de Madagascar. Le candidat retenu aura un mandat de quatre ans.
Sur le podcast Amnesty International en Afrique [1], nous explorons le passé et le bilan de l’Union africaine.