UNION EUROPÉENNE - CHINE

Javier Solana doit faire pression sur le ministre chinois des Affaires étrangères à propos des droits humains. Amnesty International dénonce le harcèlement croissant des militants en Chine.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU BUREAU EUROPÉEN D’AMNESTY INTERNATIONAL

Bruxelles, mercredi 16 mars 2005. Amnesty International a attiré aujourd’hui l’attention du haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), Javier Solana, sur ses dernières recherches, qui montrent une augmentation du harcèlement et des arrestations de défenseurs des droits civils, politiques et économiques en Chine - les derniers exemples remontant à ces toutes dernières semaines.
En effet, Javier Solana doit rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, à Bruxelles ce jeudi 17 mars, à l’heure où l’Union européenne annonce clairement son intention de lever prochainement l’embargo sur les armes qu’elle impose à la Chine depuis seize ans. Or, Amnesty International rappelle que cet embargo avait été instauré, à l’origine, pour envoyer un message fort à la Chine à propos des droits humains après la répression sanglante des manifestations de la place Tiananmen.
« Si l’Union européenne veut avoir un tant soit peu de crédibilité sur la scène mondiale, elle ne doit pas laisser cette rencontre se dérouler sans affirmer très clairement, tant en privé qu’en public, que la Chine ne peut pas continuer d’enfermer les défenseurs des droits humains », a déclaré Dick Oosting, directeur du Bureau européen d’Amnesty International à Bruxelles.
« Si M. Solana n’envoie pas un signal fort à la Chine pour lui signifier que sa répression incessante du militantisme pacifique n’a pas sa place dans le monde moderne, non seulement l’Union européenne manquera une occasion essentielle de faire pression sur les dirigeants chinois, mais sa politique relative aux droits humains en Asie, ainsi que dans le reste du monde, s’en trouvera sérieusement affaiblie », a ajouté Dick Oosting.
La semaine dernière, Amnesty International a publié une mise à jour de son rapport de décembre 2004 sur les risques encourus par les militants des droits humains en Chine. Cette mise à jour montre que le harcèlement des défenseurs des droits humains s’est accru en Chine depuis le dernier sommet entre ce pays et l’Union européenne, en décembre 2004 (voir le site http://www.amnesty-eu.org).
Les militants victimes de harcèlement ou d’emprisonnement sont notamment des militants qui se battent pour les droits en matière de logement, les droits religieux, les droits du travail et les droits liés à la terre. Rien que ces dix derniers jours, plusieurs militants ont été arrêtés, semble-t-il pour limiter l’influence qu’ils auraient pu avoir pendant l’Assemblée populaire nationale de Chine. Fin janvier, l’une des dirigeantes de l’association des Mères de Tiananmen a fait l’objet d’une forme de placement en résidence surveillée.
« L’Union européenne ne peut pas affirmer dans ses déclarations que la situation des droits humains s’améliore en Chine sans tenir compte de ces informations. Les dirigeants chinois doivent s’engager auprès de l’UE à libérer les militants des droits humains qui sont emprisonnés et à cesser de les harceler », a souligné Dick Oosting.
« Nous appelons Javier Solana à exiger un tel engagement au nom de l’Union européenne. Sinon, quel sera le message envoyé par l’UE aux militants chinois qui se battent pour les droits les plus fondamentaux ? » ?

Pour obtenir de plus amples informations ou organiser une interview, veuillez contacter le Bureau européen d’Amnesty International à Bruxelles :
Tél. : 32 2 5021499
Fax : 32 2 5025686
Courriel : amnesty-eu@aieu.be
Site Internet : www.amnesty-eu.org

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