UNION EUROPÉENNE - COLOMBIE : Amnesty International recommande à l’UE d’adresser un message ferme au vice-président colombien

Index AI : AMR 23/072/2003
EFAI

Embargo : lundi 1er décembre 2003 à 8h00 TU

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’ASSOCIATION D’AMNESTY INTERNATIONAL POUR L’UNION
EUROPÉENNE

Bruxelles, lundi 1er décembre 2003 - En tant que principal donateur en
matière d’aide à la Colombie, l’Union européenne (UE) doit exercer ses
moyens de pression auprès du vice-président colombien, dans le cadre des
réunions qui se tiendront à Bruxelles lundi 1er et mardi 2 décembre, afin
d’exiger la mise en œuvre de toute urgence des recommandations des Nations
unies relatives aux droits humains pour la Colombie.

Le vice-président colombien, Francisco Santos Calder ?n, doit rencontrer ce
lundi 1er décembre Javier Solana, haut représentant pour la politique
étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’UE, et ce mardi 2 décembre
Chris Patten, commissaire aux affaires extérieures de l’UE.

En outre, il participera ce lundi 1er décembre à Bruxelles à une table ronde
réunissant le directeur du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme (HCNUDH) en Colombie, le conseiller spécial du secrétaire général
des Nations unies pour la Colombie, des représentants des institutions de
l’UE et des États membres, et des organisations non gouvernementales (ONG)
de défense des droits humains. Cette table ronde sera consacrée aux suites
données aux recommandations de l’ONU en matière de droits humains et de
droit international humanitaire.

Amnesty International se souvient qu’au terme de négociations avec l’UE, le
gouvernement colombien s’était officiellement engagé, lors de la dernière
session de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, à ce que
son pays donne suite aux recommandations précises de l’ONU relatives aux
droits humains.

Ces recommandations portent sur le fait de veiller à traduire en justice les
auteurs d’atteintes aux droits humains, à démobiliser les groupes
paramilitaires, à démanteler les structures de type paramilitaire
nouvellement légalisées et à assurer la protection des secteurs vulnérables
de la société civile. L’ONU a également demandé aux forces de la guérilla
d’adhérer pleinement au droit international humanitaire.

La mise en œuvre des recommandations de l’ONU n’a guère progressé. Au
contraire, le gouvernement colombien met en place des politiques qui vont à
leur encontre. Il devient de plus en plus offensif envers les organisations
de défense des droits humains et d’autres organisations de la société
civile, entravant gravement leur travail et leur sécurité.

« Amnesty International s’inquiète de ce que les membres des groupes
paramilitaires, loin d’être démobilisés, seraient réintégrés dans des
entreprises de sécurité privées, par exemple à Medellín, où une pression
s’exerce sur la population civile afin qu’elle paie pour sa sécurité.
D’autre part, rien ne garantit qu’ils ne seront pas intégrés dans d’autres
structures mises sur pied par le gouvernement, comme l’armée des " paysans
soldats " », a déclaré Dick Oosting, directeur de l’Association d’Amnesty
International pour l’Union européenne.

Tout comme les Nations unies, Amnesty International a sollicité à maintes
reprises une action décisive de la part du gouvernement colombien, en vue de
combattre et démanteler les groupes paramilitaires, et d’enquêter sur les
liens qui les unissent aux forces de sécurité colombiennes.

Par ailleurs, il y a deux semaines à peine, le Comité contre la torture de
l’ONU a fait part de ses vives inquiétudes concernant la nouvelle
législation « antiterroriste » qui pourrait justifier le recours à la
torture. Ces nouvelles lois confèrent des pouvoirs judiciaires à l’armée et
assortissent les peines d’un sursis pour les groupes qui déposent
volontairement les armes, même s’ils sont accusés de graves violations des
droits fondamentaux.

« Cette nouvelle orientation dément les assertions du gouvernement
colombien, exposées tout récemment dans une déclaration publiée au lendemain
de la réunion sur l’aide internationale à la Colombie, qui s’est tenue en
juillet à Londres. Il avait alors fait valoir qu’il rendrait effectives les
recommandations de l’ONU en matière de droits humains », a indiqué Dick
Oosting.

« Si l’UE autorise le gouvernement colombien à fouler aux pieds ses
engagements en matière de droits humains, elle mettra véritablement en péril
les initiatives de l’ONU visant à parvenir à une résolution de la crise des
droits humains qui sévit dans le pays. Si les recommandations de l’ONU ne
sont pas appliquées, l’UE n’aura aucune garantie que l’aide qu’elle fournit
à la Colombie ne contribue pas à de nouvelles atteintes aux droits humains.
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