UNION EUROPÉENNE / ÉTATS-UNIS : Sommet des 25 et 26 juin 2004 : il faut mettre fin à l’embarrassant silence

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU BUREAU EUROPÉEN D’AMNESTY INTERNATIONAL

(Bruxelles, 24 juin 2004) Dans une lettre ouverte rendue publique à la
veille de l’ouverture en Irlande du sommet entre l’Union européenne et les
États-Unis, Amnesty International lance un appel à la présidence irlandaise
de l’Union européenne pour que soit mis fin au silence embarrassant de
l’Union européenne face aux violations des principes fondamentaux du droit
international humanitaire et relatif aux droits humains commises par les
États-Unis dans leur « guerre au terrorisme » et en Irak.

Il est dit dans cette lettre ouverte que le président George W. Bush ne doit
pas quitter l’Irlande sans avoir entendu un message clair de l’Union
européenne, à savoir que les actes de torture et mauvais traitements ne
doivent jamais être encouragés, approuvés ni passés sous silence et que
l’Union européenne attend donc de son partenaire le plus important qu’il
respecte l’interdiction absolue de la torture, inscrite en droit
international.

Les deux signataires de la lettre, le directeur du bureau européen d’Amnesty
International Dick Oosting et le directeur de la section irlandaise
d’Amnesty International Sean Love, font remarquer dans ce courrier que la
toute nouvelle constitution européenne, approuvée par les dirigeants de
l’Union à Bruxelles il y a seulement six jours, réaffirme que le respect des
droits humains et des libertés fondamentales constitue la base de l’Union
européenne.

Amnesty International considère que le sommet entre l’Union européenne et
les États-Unis sera le premier test important de l’engagement de l’Union
européenne à respecter les principes de la Constitution dont elle vient de
se doter.

La lettre ouverte établit que si le Conseil de l’Union européenne a exprimé
en mai 2004, en réaction à la publication de photographies montrant des
exactions commises par des Américains sur des prisonniers irakiens, « toute
l’horreur que lui inspiraient les révélations de mauvais traitements
infligés à des prisonniers irakiens », rien n’indique cependant que le sujet
ait été abordé de manière officielle et avec force avec le gouvernement des
États-Unis.

En outre, depuis plus de deux ans, le Conseil de l’Union européenne est
resté muet pendant que les États-unis maintenaient en détention, dans un
vide juridique complet, des centaines de personnes sur la base navale de
Guantánamo Bay à Cuba. Le Conseil n’a pas tenu compte des appels du
Parlement européen ni de la société civile de l’Union européenne lui
demandant de défendre devant la Cour suprême des États-Unis le droit des
ressortissants étrangers à obtenir que la légalité de leur détention soit
examinée par un tribunal.

« Il est temps maintenant pour l’Union européenne de réaffirmer sa
préoccupation et de lancer un appel fort au président Bush pour que les
États-Unis ouvrent aux experts des Nations unies et aux observateurs
internationaux indépendants chargés de veiller au respect des droits humains
les portes des centres de détention sous contrôle des États-Unis en Irak,
mais aussi en Afghanistan, à Guantánamo et dans d’autres lieux tenus secrets
 », a déclaré Amnesty International.

« Il est particulièrement troublant à cet égard que l’un des membres de
l’Union européenne - le Royaume-Uni - soit impliqué dans les rapports
faisant état d’exactions à l’encontre de prisonniers. Amnesty International
note avec regret que le Conseil a également été totalement silencieux à ce
sujet, ce qui risque d’affaiblir sa légitimité à interpeller le gouvernement
américain. »

Documents disponibles sur les sites www.amnesty-eu.org
<http://www.amnesty-eu.org/> et www.news.amnesty.org
<http://www.news.amnesty.org/>  :

Lettre ouverte au président du Conseil européen Bertie Ahern à l’occasion du
sommet entre l’Union européenne et les États-Unis des 25 et 26 juin 2004

Rapport d’Amnesty International sur les droits humains victimes de la « 
guerre au terrorisme » dans le Golfe et la péninsule arabe, 22 juin 2004.

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