Union européenne, Les parlementaires refusent d’empêcher les entreprises de tirer profit de la surveillance dans la Loi sur l’IA

Les parlementaires européens ont refusé d’interdire l’exportation des systèmes d’intelligence artificielle (IA) qui sont potentiellement nocifs et susceptibles de porter atteinte aux droits humains dans la Loi sur l’IA.

« Alors que les parlementaires sont engagés dans des débats tendus sur le fait d’interdire ou de limiter strictement l’utilisation de certains systèmes d’IA en Europe au vu de leur risque inacceptable pour les droits fondamentaux, ils semblent prêts à autoriser l’exportation des mêmes technologies depuis l’UE vers le reste du monde, a déclaré Mher Hakobyan, conseiller en matière de plaidoyer sur la réglementation de l’intelligence artificielle à Amnesty International.

« Il s’agit là d’un cas flagrant de politique du deux poids deux mesures de la part des parlementaires européens, qui d’un côté présentent l’UE comme “un acteur mondial de premier plan dans le développement d’une intelligence artificielle sûre, fiable et éthique”, et de l’autre refusent d’empêcher les entreprises européennes de vendre des systèmes non respectueux des droits humains dans le reste du monde. 

« Il serait grand temps pour eux de montrer leur engagement sincère à l’égard des droits fondamentaux en interdisant les logiciels de reconnaissance faciale et de reconnaissance des émotions, la police prédictive, la notation sociale et les autres technologies incompatibles avec les droits humains au sein de l’UE.

« Des systèmes de surveillance numérique produits par des sociétés françaises, suédoises et néerlandaises ont par exemple servi pour les programmes de surveillance de masse mis en place par la Chine contre les Ouïghours et d’autres groupes ethniques à majorité musulmane sur son territoire »

« On sait que des entreprises établies dans l’UE fournissent des technologies non respectueuses des droits humains à des gouvernements qui les utilisent pour cibler et opprimer des populations marginalisées.

« Des systèmes de surveillance numérique produits par des sociétés françaises, suédoises et néerlandaises ont par exemple servi pour les programmes de surveillance de masse mis en place par la Chine contre les Ouïghours et d’autres groupes ethniques à majorité musulmane sur son territoire. De même, des caméras fabriquées par une entreprise néerlandaise ont été utilisées par la police dans Jérusalem-Est occupée pour entretenir le système israélien d’apartheid contre les Palestinien·ne·s. »

Complément d’information

Amnesty International, qui fait partie d’une coalition d’organisations de la société civile menée par le Réseau européen des droits numériques (EDRi), a demandé [1] l’adoption d’une réglementation européenne sur l’intelligence artificielle qui protège et promeuve les droits humains, notamment les droits des personnes en mouvement [2].

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