« Sous le régime de Nicolás Maduro, les autorités ont de façon continuelle tenté de démanteler toute forme de dissidence politique au Venezuela en commettant de graves violations des droits humains, notamment en recourant à la torture, à la disparition forcée et à la détention arbitraire », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.
L’organisation a récemment reçu des informations signalant la possible disparition forcée du député Gilber Caro et de Víctor Ugas, qui ont été arrêtés le 20 décembre 2019 par de supposés agents de l’État. Les deux hommes ont été présentés devant un juge, mais les autorités ont refusé de donner à leurs proches quelque information que ce soit sur le lieu où ils sont détenus.
Par ailleurs, les campagnes de stigmatisation et les menaces visant des membres de l’opposition, comme les attaques contre la députée Delsa Solórzano, sont autant d’agissements qui s’ajoutent aux actes de harcèlement et d’intimidation persistants exercés contre des députés de l’opposition et des travailleurs de l’Assemblée nationale qui ont été arrêtés de façon arbitraire. Ces dernières années, plusieurs dizaines de membres de l’opposition ont été contraints de s’enfuir du pays et de demander l’asile à cause des menaces qu’ils avaient reçues de la part du gouvernement de Nicolás Maduro.
« Amnesty International va continuer de surveiller la situation face à cette nouvelle crise politique qui touche l’Assemblée nationale, et compte tenu du risque de voir se produire de nouvelles arrestations arbitraires ou agressions pouvant inclure des attaques contre des députés et des journalistes, des campagnes de stigmatisation, des restrictions du droit de circuler librement, des menaces visant l’intégrité physique, des actes de torture, des arrestations arbitraires et des descentes de police illégales, a déclaré Erika Guevara Rosas.
« La mission de l’ONU chargée d’enquêter sur les responsables présumés de crimes de droit international et d’autres graves violations des droits humains commis au Venezuela doit prêter attention à cette nouvelle vague de répression. Les autorités vénézuéliennes ne doivent pas oublier que ces violations des droits humains peuvent constituer des crimes de droit international qui ne resteront pas impunis. »
Complément d’information
Dans le rapport intitulé Hambre de justicia : crímenes de lesa humanidad en Venezuela qui a été publié l’an dernier, Amnesty International indique que les exécutions extrajudiciaires ciblées, les arrestations arbitraires et les morts et blessures résultant d’un recours excessif à la force que le gouvernement de Nicolás Maduro utilise de façon systématique et généralisée depuis au moins 2017, peuvent constituer des crimes contre l’humanité.