Victoire pour des ouvriers bangladais

Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

« La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

« Amnesty International avait rencontré ces travailleurs migrants en 2013 et avait recueilli leurs témoignages sur l’exploitation dont ils avaient été victimes. Nous avions pu constater par nous-mêmes les conditions déplorables dans lesquelles ils vivaient. Quatre années ont passé depuis ces terribles événements, et il n’est que temps que des mesures soient prises pour prévenir et identifier le travail forcé et la traite des êtres humains et pour traduire en justice les responsables présumés. »

Voir le rapport publié par Amnesty International sur cette affaire en 2013 (en anglais) : https://www.amnesty.org/en/latest/news/2013/04/greece-despair-pervades-camps-after-33-migrant-workers-shot-in-manolada/

Complément d’information

Dans l’arrêt rendu aujourd’hui dans l’affaire Chowdury et autres c. Grèce, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que 42 travailleurs migrants bangladais avaient été soumis au travail forcé et à la traite des êtres humains alors qu’ils travaillaient dans une exploitation de fraises à Manolada, dans le sud de la Grèce. La Cour a également statué que la Grèce avait manqué aux obligations qui sont les siennes de prévenir la traite des êtres humains, de protéger les travailleurs migrants, de mener une enquête efficace sur les infractions commises et de punir les responsables.

En avril 2013, des gardes armés de l’exploitation où ces ouvriers travaillaient avaient ouvert le feu, blessant grièvement 30 d’entre eux, dont 21 des requérants dans l’affaire, après que les ouvriers eurent réclamé le versement de leurs salaires impayés. Amnesty International s’était rendue dans l’exploitation de fraises peu après ces événements et avait constaté les conditions de vie épouvantables de ces travailleurs migrants, parfois à peine entrés dans l’adolescence, qui s’entassaient dans des huttes surpeuplées, sans eau potable ni installations sanitaires.

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