À travers le pays, environ 150 personnes ayant participé à des manifestations les 9 et 10 juin contre un projet de loi sur les zones économiques spéciales ont été arrêtées de manière arbitraire. Plusieurs dizaines d’entre elles ont déclaré à Amnesty International avoir été torturées en garde à vue ; certaines affirment avoir été frappées à coups de bâton après avoir refusé de dévoiler les codes PIN de leurs téléphones portables à la police.
« Ces informations faisant état de tortures infligées à des manifestants sont très inquiétantes. Nous demandons aux autorités vietnamiennes d’ouvrir sans délai une enquête approfondie et efficace sur ces allégations et d’amener toute personne soupçonnée d’être responsable à rendre des comptes, a déclaré Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales au sein d’Amnesty International.
« La vague d’arrestations massives ce week-end n’était rien de plus qu’une mesure de représailles contre des personnes qui ont simplement exprimé leur inquiétude vis-à-vis d’une politique gouvernementale.
« Les autorités vietnamiennes ne peuvent pas faire valoir le maintien de l’ordre public comme une excuse pour persécuter et enfermer des manifestants pacifiques. Ceux qui ont été arrêtés ont été privés de leurs droits à la liberté, à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et de leur droit à une procédure légale. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Des manifestations se sont déroulées dans tout le Viêt-Nam pendant le week-end des 9 et 10 juin contre un projet de loi portant création de zones économiques désignées qui offrent des avantages spéciaux aux investisseurs étrangers. Des manifestations se sont également déroulées ce week-end contre une nouvelle loi répressive relative à la cybersécurité, adoptée par l’Assemblée nationale le 12 juin.