« Depuis plus de 10 ans, Nguyen Lan Thang mène un travail essentiel de diffusion d’informations sur les manifestations et les atteintes aux droits humains au Viêt-Nam, en dépit de l’aggravation du climat de représailles contre toutes les personnes critiquant l’État. Il encourt plusieurs années d’emprisonnement, alors que son militantisme pacifique et son travail de journalisme devraient être considérés comme des éléments essentiels du débat public légitime, a déclaré Ming Yu Hah, directrice régionale adjointe des campagnes à Amnesty International.
« Le procès de Nguyen Lan Thang montre que les autorités vietnamiennes réduisent au silence les personnes publiant des éléments considérés comme “défavorables” et cherchent à assurer la soumission à l’État. Le fait qu’il ne soit pas autorisé à voir un avocat ou sa famille entache encore un peu plus ce procès d’une iniquité déjà flagrante.
« Le Viêt-Nam continue de vider de son sens son statut de membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, en bafouant les droits humains de sa population. Toutes les poursuites engagées contre Nguyen Lan Thang doivent être abandonnées et, tout comme les autres journalistes, militant·e·s et personnes critiques de l’État emprisonnés au titre du très vague article 117, il doit être libéré immédiatement. »
Complément d’information
Le 5 juillet 2022, le militant et journaliste indépendant Nguyen Lan Thang a été arrêté et inculpé de « conception, stockage, distribution ou diffusion d’informations, de documents et d’objets hostiles à la République socialiste du Viêt-Nam », au titre de l’article 117 de Code pénal de 2015, auquel le Viêt-Nam a eu recours pour arrêter au moins 32 personnes, dont des défenseur·e·s des droits humains et des journalistes, depuis 2019.
Depuis, il est privé de visites régulières de sa famille et n’a pu rencontrer son avocat qu’une seule fois, le 16 février 2023, soit sept mois après son arrestation. D’après son avocat, le procès de Nguyen Lan Thang se tiendra le 12 avril lors d’une audience à huis clos, à laquelle seuls son épouse et son avocat pourront assister. S’il est déclaré coupable, il encourt jusqu’à 12 ans de réclusion.
Nguyen Lan Thang est accusé par les autorités vietnamiennes d’avoir publié 12 vidéos « hostiles à l’État » sur Facebook et YouTube et d’avoir conservé des livres considérés comme diffamatoires à l’égard du Parti communiste vietnamien.
* Veuillez noter que la peine d’emprisonnement maximale encourue par Nguyen Lan Thang pour les accusations dont il faisait l’objet indiquée dans une version précédente de cette annonce était erronée. Il encourt 12 ans d’emprisonnement et non pas 20 ans.