Viêt-Nam. Amnesty International réclame la libération sans condition d’un prêtre catholique

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI - 16 mars 2010

Il faut libérer de façon définitive et sans condition un défenseur vietnamien des droits humains, par ailleurs prêtre catholique, qui a été autorisé à quitter temporairement son lieu de détention le 15 mars, a déclaré Amnesty International ce 16 mars.

Nguyen Van Ly, qui purge actuellement une peine de huit ans d’emprisonnement après avoir été déclaré coupable de diffusion de « propagande » contre l’État en 2007, a été relâché le 15 mars pour une période de 12 mois pour des motifs humanitaires – il doit recevoir des soins médicaux.

Cet homme de 63 ans vient de passer trois ans en prison. Il est l’un des fondateurs du cyber-mouvement pro-démocratique du Bloc 8406, et a été membre de groupes politiques interdits.
« Le père Ly n’aurait jamais dû être arrêté du tout. Sa libération doit être inconditionnelle et permanente, et il doit être autorisé à bénéficier des soins médicaux que son état nécessite, a déclaré Brittis Edman, chercheuse sur le Viêt-Nam à Amnesty International. Cette petite avancée positive survient sur fond de détérioration de la situation des droits humains, 16 dissidents ayant été emprisonnés au cours des seuls six derniers mois, et des dizaines d’autres étant actuellement en détention pour avoir critiqué certaines politiques gouvernementales. »

La santé de Nguyen Van Ly s’est rapidement dégradée en prison. L’accident vasculaire cérébral dont il a été victime en novembre dernier l’a laissé partiellement paralysé, et ses médecins lui ont également découvert une tumeur cérébrale.
Il restera sous surveillance au cours de cette période de remise en liberté temporaire, qu’il passera dans une résidence accueillant des prêtres à la retraite, dans l’archidiocèse de Huê (centre du Viêt-Nam), où il avait déjà séjourné par le passé.

Ce militant non violent favorable à l’avènement de la démocratie a été incarcéré trois fois depuis les années 70. Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d’opinion pour la première fois en décembre 1983, et de nouveau à la suite de ses arrestations ultérieures.
L’organisation continue à exhorter le gouvernement vietnamien à modifier ou abroger les dispositions du Code pénal en matière de sécurité nationale invoquées pour museler et incarcérer des militants. Ces dispositions enfreignent clairement certains traités internationaux ratifiés par le Viêt-Nam. Le gouvernement doit favoriser l’expression pacifique d’opinions dissidentes, le débat et la liberté d’expression et de réunion, conformément aux obligations qui sont celles du Viêt-Nam au titre du droit international, et relâcher tous les prisonniers d’opinion.

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