VIÊT-NAM Un dissident âgé bien connu sur le point d’être libéré

DÉCLARATION PUBLIQUE

Amnesty International est soulagée à l’annonce de la libération imminente
d’un autre dissident et prisonnier d’opinion bien connu, le colonel Pham Que
Duong. Il a été condamné à dix-neuf mois de prison ce jour, mercredi 14
juillet 2004, lors d’une audition devant un tribunal à Ho Chi Minh-Ville,
après avoir été incarcéré pendant plus de dix-huit mois. Sa peine couvre
donc pratiquement sa durée de détention. Amnesty International est de plus
en plus préoccupée de constater que le système judiciaire est manipulé de
manière illégale et arbitraire pour contraindre au silence les voix
critiques.

Encore une fois, un dissident âgé en détention provisoire bien plus
longtemps que ce que ne l’autorise la législation vietnamienne a été libéré
par le juge à l’issue d’une audience à huis clos.

« Si le procès avait eu lieu il y a six mois, il aurait probablement été
libéré à ce moment là », a déclaré Amnesty International ce jour, 14 juillet
2004.

Le colonel Pham Que Duong, historien militaire, ancien directeur de
publication et membre du Parti communiste âgé de soixante-treize ans, est un
critique en vue de la politique gouvernementale, de la corruption et de la
répression des dissidents. Il avait été arrêté le 28 décembre 2002. Il a été
condamné pour « abus de droits démocratiques dans le but de porter atteinte
aux intérêts de l’État ainsi qu’aux droits légitimes et aux intérêts des
organisations sociales et des citoyens ».

Le vendredi 9 juillet 2004, une peine du même ordre a été infligée à un
autre dissident, Tran Khue, écrivain et ancien professeur de vietnamien et
de chinois âgé de soixante-neuf ans, qui avait été arrêté en même temps que
Pham Que Duong et poursuivi pour les mêmes raisons.

Les deux hommes qui avaient demandé en 2001 avec d’autres dissidents
l’autorisation officielle de former une association de lutte contre la
corruption ont été accusés d’envoyer un message critique à l’égard des
autorités vietnamiennes aux groupes antigouvernementaux à l’étranger.
Beaucoup d’éléments à charge provenaient de courriers électroniques et
d’écoutes téléphoniques, ce qui a accru les préoccupations relatives à la
liberté d’expression et d’information, notamment sur Internet, au Viêt-nam.
Ces éléments à charge figurent dans l’une des deux directives secrètes
qu’Amnesty International a réussi à obtenir et a publié en juin 2003
(Socialist Republic of Viet Nam : Two official Directives relating to
anti-government activities
http://web.amnesty.org/library/inde... (index AI :
41/018/2003)).

L’âge avancé de nombreux dissidents arrêtés récemment n’a pas découragé les
autorités de les laisser en prison durant de longues périodes. « Le fait de
garder prisonnier des hommes âgés pendant des années pour n’avoir rien fait
d’autre que critiquer la politique gouvernementale est moralement
condamnable et n’a aucune base légale », a ajouté Amnesty International.

Plusieurs autres dissidents âgés restent détenus. Nguyen Dan Que, médecin
réputé et ancien directeur d’hôpital âgé de soixante-deux ans, est un
militant des droits humains de longue date. Il est maintenu au secret depuis
sa dernière arrestation, le 17 mars 2003. Il a passé au total dix-huit ans
en prison depuis la fin des années 1970.

Nguyen Dinh Huy, ancien professeur d’anglais et d’histoire âgé de
soixante-douze ans, a été arrêté en novembre 1993 et condamné à quinze ans
de prison en application de la législation sur la sécurité nationale. Il
avait déjà été détenu sans inculpation ni jugement pour « rééducation »
pendant dix-sept ans jusqu’en 1992. Les deux hommes sont considérés comme
prisonniers d’opinion par Amnesty International.

Documents connexes

VIÊT-NAM. Au lieu de la vénération, l’incarcération : les prisonniers
d’opinion âgés http://web.amnesty.org/library/Inde... (index
AI : 41/032/2003)

VIÊT-NAM. Menaces sur la liberté d’expression au sein du cyberespace
http://web.amnesty.org/library/Inde... (index AI :
41/037/2003)

Index AI :41/014/2004
ÉFAI

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