« Cette attaque violente qui a visé Godfrey Karembera a pour objectif d’intimider les sympathisant·e·s de l’opposition politique au Zimbabwe à l’approche des élections partielles. Elle s’inscrit dans la triste continuité des brutalités et du recours illégal à la force auxquels se livre depuis des années la police en période électorale.
« Elle fait savoir aux sympathisant·e·s de l’opposition qu’ils paieront le prix de leur soutien au parti politique qu’ils ont choisi.
« La police affirme [3] que Godfrey Karembera, qui est également connu sous le nom de Madzibaba Veshanduko, l’a insultée ou a tenté de vandaliser la statue de Mbuya Nehanda, mais ces affirmations ne tiennent pas la route. La police a pour mission de faire respecter la loi, et non de la violer : elle doit appliquer les procédures appropriées face à des délinquant·e·s présumés, notamment en les conduisant devant les tribunaux pour un procès équitable.
« Les policiers concernés doivent faire l’objet d’une enquête, et ceux dont la responsabilité sera présumée devront être déférés à la justice », a déclaré Muleya Mwananyanda, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
Complément d’information
Des photos montrant Godfrey Karembera après son agression sont apparues sur les réseaux sociaux le 17 mars. Afin de justifier cette agression, la police zimbabwéenne a déclaré qu’il « participait à des activités politiques non autorisées dans le centre de Harare ». Les violences visant l’opposition s’intensifient au Zimbabwe depuis plusieurs semaines.
Le 27 février, une bande a fait irruption dans le centre commercial Mbizo 4 à Kwekwe pour empêcher un rassemblement politique du CCC. Cette bande aurait utilisé des machettes, des bouteilles de bière, des barres métalliques, des lances et des briques pour attaquer les sympathisant·e pendant que Nelson Chamisa, le dirigeant du CCC, était en train de prononcer un discours. Au moins une personne a été tuée et 17 ont été blessées.
La candidate du CCC Thokozile Dube a été encerclée par la milice du parti au pouvoir, le ZANU-PF, qui l’a agressée et a détruit des biens lui appartenant parce qu’elle avait refusé de retirer sa candidature dans la circonscription d’Umzingwane.
Le 26 février, le vice-président zimbabwéen, Constantino Chiwenga, a lancé un avertissement au CCC, déclarant que le ZANU-PF allait « écraser cette formation comme on écrase la vermine ».