Zimbabwe : Amnesty International appelle à la cessation immédiate des violences politiques et parle d’attaques orchestrées

Tandis que les dirigeants des États de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se préparent à une réunion d’urgence sur la crise politique en cours au Zimbabwe, Amnesty International s’est inquiétée, ce jeudi 10 avril, des informations qui lui sont parvenues faisant état de violences post-électorales prenant pour cible des partisans présumés des partis d’opposition au Zimbabwe.

L’organisation a appelé la police à mettre fin à la violence politique et à enquêter sur toutes les allégations d’implication de la police ou de l’armée, mises en cause à plusieurs reprises.

Selon les informations dont dispose Amnesty International, les exemples de violences post-électorales abondent – suggérant l’existence de représailles orchestrées contre des partisans connus ou présumés de l’opposition.

Des violences ont été signalées à Harare et dans les provinces du Mashonaland-Est, des Midlands, du Matabeleland-Nord et du Manicaland.

Les victimes de violences politiques auraient été extraites de force des bus ou agressées chez elles dans les zones rurales, les townships (communautés urbaines)ou les exploitations agricoles.

À Gweru, le 6 avril ou à une date proche, des soldats s’en seraient pris à des personnes dans un bar du centre commercial de Mkoba 6. Des victimes ont déclaré aux groupes locaux de défense des droits humains que les soldats les avaient accusées de « ne pas avoir voté correctement ».

Le 7 avril, ou à une date proche, des soldats s’en sont pris aux consommateurs qui faisaient leurs courses au centre commercial Mkoba 14 à Gweru. Les soldats portaient, semble-t-il, des tenues anti-émeutes et ont frappé les gens à coups de matraque.

Vers minuit le 6 avril, une dizaine de soldats et deux personnes vêtues d’uniformes de la police sont arrivés au domicile d’un militant connu du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) dans le quartier Mkoba 14 à Gweru. Ils s’en sont pris à ce militant et à deux de ses amis, les frappant à coups de pieds et de matraque. Le militant a subi des blessures qui ont nécessité une prise en charge médicale. Bien que les faits aient été signalés à la police, personne n’a été arrêté.

Amnesty International a salué l’annonce par la SADC d’une réunion d’urgence à Lusaka le 12 avril pour débattre de la crise au Zimbabwe. L’organisation appelle les dirigeants de la SADC à redoubler d’efforts diplomatiques pour éviter une nouvelle dégradation de la situation des droits humains au Zimbabwe.

« Les dirigeants de la SADC doivent admettre et reconnaître publiquement les atteintes aux droits humains perpétrées par des organisations en charge de la sécurité, des vétérans de la guerre et des partisans de partis politiques – et insister pour que soit mis fin à la violence politique, a déclaré Simeon Mawanza, responsable des recherches sur le Zimbabwe à Amnesty International.

« La SADC doit également reconnaître publiquement que l’une des causes de la tension de plus en plus grande au Zimbabwe tient au report de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Les dirigeants des États de la SADC doivent exhorter la Commission électorale du Zimbabwe à rendre publics les résultats immédiatement.

«  On a trop longtemps laissé le Zimbabwe opérer en dehors du cadre défini pour les droits humains par l’Union africaine et les Nations unies – renforçant ainsi la culture de l’impunité dans ce pays », a déclaré Simeon Mawanza.

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