Communiqué de presse

Zimbabwe. Amnesty International demande la libération immédiate d’une avocate spécialiste des droits humains

Beatrice Mtetwa, éminente avocate spécialisée dans les droits humains doit être relâchée immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International après que cette femme s’est vu refuser la possibilité d’être libérée sous caution à l’issue de sa comparution en justice le 20 mars 2013.

Beatrice Mtetwa a été arrêtée dimanche 17 mars lorsqu’elle s’est rendue au domicile d’un de ses clients, à Harare, où la police effectuait une perquisition. Elle est ensuite restée en garde à vue bien qu’une Haute cour ait ordonné sa remise en liberté immédiate le 18 mars vers 1 heure du matin.

« Beatrice Mtetwa est victime d’une arrestation arbitraire et d’une détention illégale, et doit être relâchée immédiatement, a déclaré Noel Kututwa, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Il est effrayant de constater qu’au moment où le Zimbabwe adopte une nouvelle constitution prévoyant une meilleure protection des droits humains, des avocats fassent l’objet de harcèlement et d’actes d’intimidation de façon aussi flagrante dans le cadre de leur travail légitime. »

Le 17 mars dans la matinée, plusieurs policiers se sont rendus chez Thabani Mpofu pour effectuer une perquisition. Cet homme, membre du cabinet du Premier ministre Morgan Tsvangirai, a alors appelé Beatrice Mtetwa, sa représentante légale. Lorsque celle-ci est arrivée sur place, les policiers étaient déjà en train de fouiller les lieux.

L’avocate a demandé à voir le mandat de perquisition. Devant le refus des policiers, elle a qualifié leurs agissements d’« illégaux, inconstitutionnels et contraires à la démocratie ». Les policiers l’ont alors arrêtée de façon arbitraire, l’accusant d’avoir crié et « fait obstruction à la justice », puis ils l’ont menottée et fait monter dans un véhicule de police.

Les avocats de Beatrice Mtetwa ont saisi une Haute cour qui a rapidement ordonné la libération immédiate de cette femme, au motif que son interpellation était illégale. Néanmoins, la police a refusé d’obéir à cette décision et a maintenu Beatrice Mtetwa en garde à vue. Pendant la nuit, deux policiers sont entrés dans sa cellule et ont essayé de lui prendre ses couvertures.

Mardi 19 mars, Beatrice Mtetwa a comparu devant le tribunal de première instance de Harare, où elle a réclamé sa libération sous caution. Pendant cette audience, ses avocats ont signalé qu’elle avait été maltraitée au poste de police, et qu’elle s’était vu refuser le droit de contacter sa famille et de se laver.

À l’issue de l’audience, le 20 mars, la cour a rejeté la requête de cette femme, qui a été renvoyée en détention jusqu’au 3 avril.

« L’arrestation et la détention de Beatrice Mtetwa constituent une agression à l’égard de la profession juridique au Zimbabwe, et plus particulièrement des avocats qui représentent avec courage des défenseurs des droits humains et des militants politiques, a affirmé Noel Kututwa.

« Les autorités zimbabwéennes doivent s’assurer que les avocats puissent mener leurs activités professionnelles sans faire l’objet d’actes d’intimidation et sans entrave, harcèlement ou ingérence indue. »

Amnesty International a constaté une augmentation du nombre d’atteintes au droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion juste avant le référendum qui a été organisé récemment dans ce pays, et alors que se profilent les élections générales, qui devraient avoir lieu dans quelques mois.

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