Communiqué de presse

Zimbabwe : arrestation d’un militant éminent

Un grand défenseur des droits humains au Zimbabwe s’est vu refuser sa remise en liberté sous caution mercredi 16 janvier après son arrestation plus tôt cette semaine. Selon Amnesty International, son arrestation s’inscrit dans le cadre d’une répression contre la liberté d’expression avant les élections présidentielle, législative et locales qui doivent avoir lieu dans le pays cette année.

Okay Machisa, qui a été placé en détention provisoire jusqu’au 30 janvier, est le directeur de l’Association zimbabwéenne de défense des droits humains (ZimRights). Arrêté lundi dans la capitale, Harare, il est accusé d’avoir publié des contre-vérités diverses après avoir prétendument organisé une inscription illégale d’électeurs.

Un autre responsable de ZimRights, Leo Chamahwinya, a été arrêté le 13 décembre 2012 et est toujours en détention. Il fait face aux mêmes accusations.

« Cette affaire présente les caractéristiques de poursuites à motivations politiques destinées à inspirer la peur chez les défenseurs des droits humains, alors que le pays se prépare pour des élections », a déclaré Noel Kututwa, directeur pour l’Afrique australe chez Amnesty International.

« Beaucoup d’autres défenseurs des droits humains et membres d’ONG ont été harcelés, menacés et arrêtés arbitrairement par la police dans le cadre de la répression pré-électorale de la liberté d’expression.

« Les autorités doivent agir pour mettre un terme à ces violations des droits humains et libérer toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette répression. Ces affaires laissent planer un doute : le pays est-il prêt pour des élections sans violence ? »

Les deux représentants de ZimRights sont accusés d’infraction aux articles 31, 136 et 137 du Code pénal (codification et réforme). Ils auraient tenté d’induire en erreur le Bureau d’enregistrement général en falsifiant des votes.

Parmi les autres personnes récemment arrêtées et placées en détention, on peut citer Fidelis Mudimu, Zacharie Godi et Tafadzwa Geza, des cadres de l’Unité de soutien psychologique (CSU), organisation qui prodigue une assistance médicale et psychologique aux victimes de violences organisées et d’actes de torture.

Tous les trois ont été arrêtés arbitrairement lors d’un raid de la police dans leurs bureaux à Harare, en novembre 2012. Ils ont été détenus et transférés illégalement depuis Harare et Bulawayo.

Ils ont été libérés après quatre jours de détention provisoire et inculpés d’avoir « endommagé intentionnellement des biens ». Les accusations portées contre Fidelis Mudimu ont été abandonnées faute de preuves parce qu’il n’était pas dans le pays au moment où les infractions auraient été commises.

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