Zimbabwe. Arrestation et détention de quatre dirigeants étudiants

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI
6 août 2009

Amnesty International a condamné ce jeudi 6 août 2009 l’arrestation et la détention survenues la veille de quatre leaders étudiants. Ils ont été interpellés alors qu’ils s’adressaient à des étudiants de l’université du Zimbabwe, à Harare.

Les dirigeants du Syndicat national des étudiants du Zimbabwe (ZINASU) prenaient la parole devant des étudiants à l’extérieur de la bibliothèque principale de l’université du Zimbabwe, lorsqu’ils ont été arrêtés, avec 10 autres étudiants, puis emmenés au poste de police d’Avondale. Bien que ces 10 personnes aient plus tard été relâchées, Clever Bere, président du ZINASU, Kudakwashe Chakabva de l’école polytechnique d’Harare, Archieford Mudzengi de l’école des mines du Zimbabwe et Brian Rugondo ont passé la nuit en garde à vue.

Dans la matinée du 6 août, les quatre dirigeants étudiants ont été remis aux mains de l’unité spéciale de la police nationale chargée du maintien de l’ordre, au commissariat central d’Harare. Jusqu’à présent, ils n’ont pas été informés des charges retenues contre eux, pas plus que leurs avocats.

« Nous sommes consternés par les mesures de harcèlement et d’intimidation qu’infligent régulièrement les policiers aux militants et défenseurs des droits humains, malgré l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union en février 2009. Ces étudiants ont été arrêtés et placés en détention simplement parce qu’ils tentaient d’exercer leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

«  Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. Leur interpellation illégale démontre une nouvelle fois qu’il est urgent de réformer le secteur de la sécurité au Zimbabwe, à la lumière des nombreuses atteintes aux droits humains qui ne cessent d’être commises. »

Prenant la parole devant les étudiants de l’université du Zimbabwe, les dirigeants du ZINASU ont dénoncé le fait que les autorités universitaires empêchent les étudiants n’ayant pas réglé leurs frais de scolarité d’assister aux cours et d’avoir accès aux bibliothèques.

Selon certaines informations, les trois-quarts de l’ensemble des effectifs ne sont pas en mesure de payer leurs droits d’inscription ce semestre – qui s’élèvent entre 280 et 420 euro. Les cours devaient débuter le 4 août.

En attendant leur libération, Amnesty International exhorte la police nationale à veiller à ce que les dirigeants étudiants soient traités conformément aux normes relatives aux droits humains régissant le traitement réservé aux prisonniers. Ils doivent être autorisés à consulter leurs avocats et à recevoir la visite de leurs familles. Il convient également de leur fournir des vêtements chauds et des couvertures, une nourriture adéquate et tous les soins médicaux dont ils peuvent avoir besoin.


Complément d’information

L’unité spéciale de la police nationale chargée du maintien de l’ordre est responsable de nombreuses violations des droits fondamentaux commises par des policiers à l’encontre de défenseurs des droits humains et de militants politiques.

Amnesty International a recensé de nombreuses violations imputables à cette unité, notamment des arrestations arbitraires, des détentions illégales, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que le refus d’autoriser les prisonniers pendant leur garde à vue à consulter leurs avocats et à recevoir de la nourriture et des soins médicaux.

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