Les membres du parti Coalition des citoyens pour le changement (CCC) attendent une décision qui doit être rendue 18 juillet sur leur recours demandant leur libération sous caution. Les autorités refusent en effet de leur accorder la libération sous caution depuis leur arrestation intervenue lorsque plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées pacifiquement à la suite de la descente effectuée le 16 juin 2024 au domicile du dirigeant par intérim de ce parti, Jameson Timba.
« Les autorités zimbabwéennes doivent libérer immédiatement et sans condition les membres du parti d’opposition CCC et abandonner toutes les charges retenues contre eux », a déclaré Khanyo Farise, directrice adjointe pour l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est à Amnesty International. « Leur détention arbitraire depuis un mois, qui est scandaleuse, doit cesser immédiatement. »
« Cette détention prolongée et injustifiée constitue une violation flagrante de la Constitution du Zimbabwe et des obligations internationales du pays en matière de droits humains, a déclaré Khanyo Farise. « Les autorités doivent mettre fin à la répression de l’espace civique et veiller à ce que toutes les personnes puissent s’exprimer librement et se rassembler pacifiquement sans craindre d’être arrêtées, torturées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements. »
Complément d’information
Le 16 juin, la police a arrêté plus de 70 membres du CCC, dont Jameson Timba, lors d’un événement qui s’est déroulé à son domicile, à Harare. Les forces de sécurité ont frappé des personnes à coups de matraque et ont tiré des gaz lacrymogènes, causant des blessures.
Les autorités les ont inculpés pour « rassemblement avec l’intention de promouvoir la violence publique et de troubler l’ordre public », et les ont détenus pendant plus de 48 heures sans les présenter devant un juge, en violation de la législation zimbabwéenne. Un tribunal a par la suite ordonné la libération d’une de ces personnes, une jeune fille de 17 ans.
La population est confrontée à des restrictions croissantes de l’exercice des droits fondamentaux, notamment des droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association, en amont du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe qui doit se tenir à Harare en août.
Le 27 juin, la police a dispersé une manifestation pacifique réclamant la libération des membres du CCC détenus. Le lendemain, le ministre de l’Information, Jenfan Muswere, a menacé [1] les membres de l’opposition et les organisations de la société civile en déclarant que « leurs jours [étaient] comptés » et que le gouvernement allait « arrêter » toute personne qui « cause[rait] la pagaille et le chaos ».
Le 29 juin, la police a également arrêté [2] des membres du mouvement pour la justice sociale du Groupe de travail national démocratique dans une résidence privée à Harare lors d’un rassemblement visant à collecter des fonds pour les familles pauvres. Les autorités ont considéré que ce rassemblement était « non autorisé ». La police a arrêté six autres personnes [3] appartenant à l’organisation Community Voices Zimbabwe, à Gokwe, le 3 juillet.