Les premiers cas de choléra ont été signalés à Gweru et à Harare le mois dernier, et la capitale est désormais la zone la plus touchée : plus de 15 personnes sont mortes de cette maladie infectieuse. L’épidémie de choléra de 2008, qui avait fait plus de 4 300 victimes, fut la plus mortelle jamais enregistrée au Zimbabwe. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, le bilan de l’épidémie actuelle risque de s’alourdir nettement.
« L’épidémie de choléra découle de l’incapacité du Zimbabwe à investir dans des infrastructures d’eau potable, des installations sanitaires et le système de santé, et à les gérer. Il est consternant qu’en 2018, des personnes continuent de mourir d’une maladie qui pourrait être évitée, a déclaré Jessica Pwiti, directrice d’Amnesty International Zimbabwe.
« Étant donné ce qui s’est passé en 2008, le gouvernement aurait dû être mieux préparé. Mais il n’a pas tiré les leçons du drame de 2008 et l’épidémie et les décès recensés aujourd’hui sont symptomatiques d’infrastructures sanitaires toujours défectueuses et d’une mauvaise gestion des eaux usées, une situation aggravée par la pénurie de médicaments et de fournitures médicales. »
En 2008, Amnesty International avait noté que l’incapacité du gouvernement à contenir et juguler l’épidémie de choléra était due à l’absence de services d’eau potable salubre et aux systèmes d’assainissement défectueux : les habitants se retrouvaient encerclés par les débordements d’eaux usées. Pourtant, 10 ans plus tard, nous constatons que les mêmes défaillances ont les mêmes conséquences.
Amnesty International demande au nouveau gouvernement zimbabwéen de prendre des mesures immédiates afin d’éviter tout nouveau décès, en assurant l’accès à des soins médicaux et des traitements adéquats. À plus long terme, il doit accorder la priorité à la reconstruction du système de santé et des infrastructures du pays.
« Le nouveau gouvernement du Zimbabwe doit apprendre des erreurs de ses prédécesseurs et prendre des mesures qui permettent d’empêcher que des maladies évitables ne fassent de nouvelles victimes. Les autorités doivent investir dans des systèmes d’assainissement et des infrastructures sanitaires efficaces, et garantir un accès universel aux soins de santé, a déclaré Jessica Pwiti.
« Si le Zimbabwe ne dispose pas des ressources pour résoudre ces problèmes, il peut et doit au titre du droit international demander de l’aide pour le faire. Comme l’a reconnu le gouvernement, il s’agit d’un désastre national qui nécessite une réponse immédiate et efficace. »