ZIMBABWE. Il faut libérer le militant des mines de diamants

ÉFAI - 6 juillet 2010

Amnesty International a demandé ce mardi 6 juillet 2010 au gouvernement du Zimbabwe de libérer un militant incarcéré depuis qu’il a dévoilé les atteintes aux droits humains commises dans les mines de diamants de Marange.

Farai Maguwu est détenu depuis le 3 juin, sous l’inculpation de « publication ou communication d’informations erronées portant préjudice à l’État », parce qu’il aurait parlé à un inspecteur du négoce de diamants des violations des droits humains commises par les forces de sécurité dans les mines de diamants de Marange.

Le militant s’est rendu à la police après que des représentants de l’État eurent battu et interrogé des membres de sa famille.

Vendredi 2 juillet 2010, un magistrat de Harare a refusé la mise en liberté sous caution de Farai Maguwu, le procureur ayant fait valoir qu’il fallait plus de temps pour terminer les investigations. Ses avocats font appel de la décision du tribunal.

« Farai Maguwu est persécuté pour avoir effectué son travail légitime de surveillance et de recueil d’informations sur des violations présumées des droits humains imputables aux forces de sécurité dans certaines mines de diamants les plus prospères du Zimbabwe, a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

« Nous le considérons comme un prisonnier d’opinion et demandons aux autorités de le libérer immédiatement et sans condition. »

Selon les avocats de Farai Maguwu, leur client est détenu à titre de sanction parce qu’il a divulgué des violations des droits fondamentaux à un inspecteur du système de certification du Processus de Kimberley, chargé de certifier que les diamants bruts ne sont pas liés à des violences.

Abbey Chikane, inspecteur du Processus de Kimberley pour le Zimbabwe, a déclaré dans son rapport sur le respect du système de certification par ce pays qu’il avait rencontré Farai Maguwu en présence d’agents des services de renseignements – ce qui fait craindre qu’il ait gravement compromis la sécurité de son interlocuteur.

La déclaration de l’inspecteur met en cause les méthodes du Processus de Kimberley concernant la protection des personnes qui fournissent des informations sur les atteintes aux droits humains perpétrées dans les mines de diamants zimbabwéennes.

Farai Maguwu dirige le Centre pour la recherche et le développement, organisation qui, à titre d’observateur officiel du Processus de Kimberley, est au cœur des investigations sur les violations des droits humains touchant les mineurs de diamants de Marange.

Ce militant est inculpé en vertu de l’article 31 du Code pénal (Réforme et codification), qui viole le droit à la liberté d’expression et contrevient aux normes établies par la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, aux termes de laquelle chacun a le droit de détenir, rechercher, obtenir, recevoir et conserver des informations sur tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales.

Ce droit comporte notamment le droit de soumettre aux organes et institutions de l’État, ainsi qu’aux organismes s’occupant des affaires publiques, des critiques et propositions touchant l’amélioration de leur fonctionnement, et de signaler tout aspect de leur travail qui risque d’entraver ou empêcher la promotion, la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

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