Zimbabwe. Renvoi en prison de 18 militants politiques et défenseurs des droits humains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a demandé que les 18 défenseurs des droits humains et militants politiques arrêtés ce mardi 5 mai – deux mois après avoir été torturés en détention et libérés – soient remis en liberté immédiatement et sans condition, ou jugés dans un délai raisonnable et de manière équitable.

Parmi les 18 personnes arrêtées se trouve Jestina Mukoko, la directrice de Projet de paix pour le Zimbabwe (ZPP), une des principales organisations de défense des droits humains du Zimbabwe. Toutes ces personnes sont accusées d’avoir comploté en vue de renverser le gouvernement précédent.

« Jestina Mukoko est détenue uniquement en raison de son travail légitime en faveur des droits humains, a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.

« Il faut qu’elle soit libérée immédiatement et sans condition et que les charges, à caractère politique, retenues contre elle soient abandonnées. »

Amnesty International a souligné que tous ces détenus avaient été victimes de disparitions forcées et d’actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements aux mains d’agents de l’État, entre octobre et décembre 2008.

« Le procès de ces défenseurs des droits humains a toutes les caractéristiques d’un procès politique, a déclaré Véronique Aubert. Les charges retenues contre eux sont similaires à celles invoquées lors du procès pour trahison, en 2002, de Morgan Tsvangirai, aujourd’hui Premier ministre. »

Pour Amnesty International, ces détenus sont probablement tous des prisonniers d’opinion.

Les 18 personnes arrêtées aujourd’hui doivent répondre devant la Haute Cour d’accusations de terrorisme qui, de l’avis général, semblent forgées de toutes pièces par les autorités. Le 4 mai, le bureau du procureur général avait déposé une requête pour obtenir l’annulation de la mise en liberté sous caution de ces 18 personnes. La législation du Zimbabwe prévoit que les personnes devant comparaître devant la Haute Cour doivent faire une nouvelle demande de mise en liberté sous caution.

« La détention de ces militants compromet le gouvernement de coalition et remets en question l’engagement qu’il avait pris de mettre fin aux violations des droits humains dont se rendait systématiquement coupable le gouvernement précédent contre ceux qu’il soupçonnait de lui être opposés », a conclu Véronique Aubert.

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