Ce samedi 18 mai, une centaine de militant·e·s d’Amnesty International ont pris part à la Parade de la Belgian Pride. Ils·elles ont mis en avant le thème « Protest and Parade with Pride », célébrant d’une part la diversité et dénonçant d’autre part les interdictions, les discriminations et les persécutions dont sont victimes les personnes lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, transgenres et intersexes (LGBTI) dans le monde.
« Cette année, nous avons voulu donner à notre présence à la Belgian Pride un caractère “double face” : d’un côté, la joie ; de l’autre, l’indignation », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « S’il est très important de célébrer la diversité, la Belgian Pride est également l’occasion de rappeler que, dans bien des endroits sur la planète, les personnes LGBTI sont victimes de répression et de violence, pouvant aller jusqu’à la peine de mort. »
Durant la parade, les militant·e·s d’Amnesty International ont alterné les moments de célébration, les visages peints, agitant des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel, dansant et chantant au son d’une musique festive, et les moments de colère et de dénonciation. La musique est devenu alors plus sombre, les drapeaux ont disparu et les militant·e·s, vêtus de noir, ont arboré sur leur dos les noms des pays qui interdisent les rapports sexuels entre personnes du même sexe.
« S’il est très important de célébrer la diversité, la Belgian Pride est également l’occasion de rappeler que, dans bien des endroits sur la planète, les personnes LGBTI sont victimes de répression et de violence, pouvant aller jusqu’à la peine de mort. »
Dans ces États, les relations homosexuelles constituent en effet un crime, et la peine de mort est même appliquée dans neuf pays, dont l’Iran, l’Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen. Des événements comme la Belgian Pride sont par ailleurs interdits dans de nombreux pays, comme la Russie ou l’Ouganda.
Les personnes LGBTI doivent en outre faire face aux préjugés, à la discrimination, à l’intimidation et à la violence. Ainsi, entre octobre 2017 et septembre 2018, la violence à l’encontre des personnes transgenres a fait au moins 369 morts.
Des progrès ont cependant été réalisés, notamment grâce à des années d’engagement en faveur des droits des personnes LGBTI. Les crimes homophobes sont ainsi aujourd’hui reconnus comme crimes de haine dans au moins 43 pays, et les mariages entre personnes du même sexe font maintenant l’objet d’une reconnaissance légale dans 27 pays.
Amnesty International a par ailleurs lancé une pétition en faveur de Malak al Kashef, une jeune Égyptienne transgenre et défenseure des droits humains détenue arbitrairement dans une prison pour hommes sur base de charges infondées. L’organisation, qui la considère comme une prisonnière d’opinion, demande sa libération immédiate et sans condition.