En réaction à cette information, Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités camerounaises doivent s’abstenir de recourir à une force excessive contre les prisonniers, et doivent mener une enquête indépendante et efficace sur l’usage d’armes à feu et de balles réelles qui ont été signalés durant l’émeute de lundi.
« Les conditions carcérales sont extrêmement mauvaises à Kondengui, une prison surpeuplée où de nombreux prisonniers attendent d’être déférés devant un juge. Tant qu’aucune solution n’est apportée à cette situation, de nouvelles violences risquent d’éclater.
« Les autorités doivent œuvrer à l’amélioration des terribles conditions dans lesquelles sont entassés les prisonniers, libérer toutes les personnes incarcérées uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement et veiller à ce que toutes les personnes détenues au-delà de la durée légale de détention provisoire soient immédiatement déférées devant un juge ou libérées. »
Complément d’information
Lundi 22 juillet, une émeute a été signalée dans la prison de Kondengui à Yaoundé, la capitale camerounaise. D’après les informations, des détenus identifiés comme des séparatistes armés issus des régions anglophones et des membres de l’opposition ont pris possession de la cour de la prison pour dénoncer la surpopulation, les lenteurs judiciaires et les conditions déplorables. Les forces de sécurité ont par la suite pris d’assaut la prison et tiré des coups de feu. Une partie de la prison aurait été incendiée. On ignore encore s’il y a eu des blessés ou des morts.
En 2017, Amnesty International avait attiré l’attention sur les centres de détention surpeuplés à la suite des arrestations arbitraires massives qui ont eu lieu dans les régions anglophones du Cameroun.