Sommet UE-Chine : les droits humains au centre des préoccupations

Ce mardi 9 avril, à l’occasion du sommet UE-Chine qui se tient à Bruxelles le même jour, des militant·e·s d’Amnesty International se sont joint·e·s à des représentant·e·s d’autres organisations sur le rond-point Schuman pour exiger des dirigeants européens qu’ils enjoignent leurs homologues chinois à régler le problème de la détérioration de la situation des droits humains en Chine.

Les militant·e·s ont mis en avant la persécution que subissent les minorités ethniques, en particulier celles à majorité musulmanes – notamment les Ouïghours – dans la région du Xinjiang. Jusqu’à un million de personnes seraient détenues dans des « camps d’éducation politique » en raison de leur manque de loyauté présumé envers le gouvernement et le Parti communiste chinois.

« Il est essentiel que la situation désastreuse des droits humains en Chine se retrouve au centre des préoccupations. Nous attendons de l’UE et des dirigeants des États membres qu’ils réclament à Pékin des mesures concrètes, notamment son autorisation pour que soit menée au Xinjiang une mission d’enquête internationale et indépendante », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Le cas de Guligeina Tashimaimaiti, étudiante ouïghoure disparue depuis décembre 2017 et qui serait détenue dans l’un de ces camps, a particulièrement été mis en exergue. Une pétition demandant sa libération et celle de toutes les personnes ouïghoures détenues arbitrairement a par ailleurs été lancée sur le site de l’organisation.

« Il est essentiel que la situation désastreuse des droits humains en Chine se retrouve au centre des préoccupations. Nous attendons de l’UE et des dirigeants des États membres qu’ils réclament à Pékin des mesures concrètes »

La situation des défenseur·e·s des droits humains – victimes de persécution, de disparitions forcées et soumis à des peines d’emprisonnement, la criminalisation de l’expression pacifique civique et religieuse au Tibet, et le recours très large à la peine de mort par l’État chinois a également été mis en évidence par les militant·e·s.

Complément d’information

Depuis un an et demi, les autorités chinoises mènent une campagne de plus en plus intense d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et des autres groupes ethniques majoritairement musulmans vivant dans cette région. La plupart des familles de personnes détenues ne sont pas informées du sort réservé à leurs proches et ont souvent trop peur pour protester.

Dans une lettre datée du 13 mars adressée aux dirigeants de l’UE et aux ministres des Affaires étrangères des États membres, plusieurs organisations de défense des droits, dont Amnesty International, ont notamment exposé de façon détaillée les graves atteintes aux droits humains perpétrées en Chine, y compris les arrestations arbitraires massives et la surveillance dont font l’objet les musulmans turcophones, l’intensification de l’« éducation politique » au Tibet, ainsi que la persécution, les disparitions forcées et l’incarcération de militant·e·s pacifiques, de défenseur·e·s des droits humains et d’avocat·e·s.

Les organisations ont aussi évoqué la menace que la Chine représente de plus en plus pour les droits humains dans le monde en raison de ses initiatives visant à saper le droit international relatif aux droits humains et à affaiblir des institutions telles que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

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