Faisant suite à la publication d’un « accord du gouvernement » par lequel celui-ci s’engage à intégrer dans la législation une définition du viol fondée sur le consentement, Anna Błuś, chercheuse sur les droits des femmes à Amnesty International, a déclaré :
« Cet engagement pris par le nouveau gouvernement de modifier la législation danoise afin de reconnaître dans la loi la simple vérité, à savoir qu’un rapport sexuel sans consentement constitue un viol, est une avancée attendue de longue date. Elle a été obtenue grâce à toutes les victimes qui ont témoigné et toutes les personnes qui se battent depuis longtemps en faveur du changement.
« Aux côtés des victimes qui militent pour améliorer l’accès à la justice, nous avons hâte de voir le projet de loi et espérons que les autorités s’engageront aussi à prendre des mesures pour lutter contre les mythes sur le viol et les stéréotypes liés au genre à tous les niveaux de la société. Des changements institutionnels et sociaux seront nécessaires, ainsi qu’une éducation complète en matière de sexualité et de relations, notamment en ce qui concerne le consentement sexuel.
« Il est choquant de constater que le Danemark ne sera que le dixième pays de l’Espace économique européen à reconnaître qu’un rapport sexuel sans consentement constitue un viol. Néanmoins, après les décisions de modifier la législation en Grèce ce mois-ci et en Suède l’an dernier, nous sommes convaincus que la dynamique de changement en Europe et ailleurs ne s’arrêtera pas là. »
Complément d’information
Déclaration publiée mercredi 26 juin.
Bien trop souvent au Danemark, les viols ne sont pas signalés, et même lorsque les victimes s’adressent à la police, les chances de voir les coupables jugés et condamnés sont extrêmement minces. Parmi les 24 000 femmes qui, d’après une étude récente, ont été victimes de viol ou de tentative de viol en 2017, seules 890 ont porté plainte. Parmi ces cas, 535 ont entrainé des poursuites et seules 94 condamnations ont été prononcées.
Amnesty International a analysé la législation en matière de viol dans 31 pays européens et a conclu que seuls neuf d’entre eux disposaient de lois définissant les relations sexuelles non consenties comme des viols.