« Ahmadreza Djalali et sa famille vivent un cauchemar absolu. Six années de détention arbitraire, six années d’angoisse face à une exécution qui peut avoir lieu d’un jour à l’autre, six années d’injustice intolérable, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. La Suède et la Belgique doivent accentuer la pression sur l’Iran et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à cette tragédie, de même que l’Union européenne et la communauté internationale, à qui nous demandons d’user de tout leur poids pour convaincre les autorités iraniennes de libérer le docteur Djalali. En attendant, Ahmadreza doit au minimum être traité humainement, notamment en recevant les soins médicaux dont il a besoin et l’autorisation de contacter sa famille. »
En avril 2016, après son arrestation, Ahmadreza Djalali s’est vu refuser le droit d’avoir accès à un avocat. Contraint aux « aveux », le médecin irano-suédois a été condamné à mort en 2017 à l’issue d’un procès manifestement inique. Il n’a par ailleurs pas été autorisé à appeler sa femme et ses enfants en Suède depuis novembre 2020, ce qui est extrêmement difficile à vivre pour lui et pour sa famille.
« Six années se sont écoulées depuis lors. Six années ! Et le docteur Ahmadreza Djalali est toujours injustement emprisonné. Son état de santé, physique et mental, est extrêmement préoccupant. Nous demandons sa libération et nous appelons également chacun·e à continuer à œuvrer pour sa libération. Sa situation nous concerne tous·tes. Il s’agit d’une attaque contre la science et le modèle de coopération internationale sur lequel repose le progrès scientifique. Tout cette recherche, particulièrement dans le cas du docteur Djalali qui est médecin, est au service de la société dans son ensemble », a déclaré Jan Danckaert, recteur ad interim de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).
Complément d’information
Ahmadreza Djalali est spécialisé dans la médecine de catastrophe. Il a été arrêté et accusé d’espionnage en 2016, lors d’un voyage à titre professionnel en Iran. Pendant les dix premiers jours suivant son arrestation, personne ne savait où il était détenu. Fin octobre 2017, il a été condamné à mort à l’issue d’un procès manifestement inéquitable. Des « aveux » lui ont été extorqués sous la torture psychologique et il a passé les trois premiers mois de sa détention en isolement. Son avocat n’a été autorisé à lui rendre visite que sept mois après son arrestation.
Une pétition lancée par Amnesty International, exhortant les autorités iraniennes à annuler la condamnation à mort du docteur Djalali et à le libérer immédiatement et sans condition, a récolté plus de 130 000 signatures en Belgique.