Les Yézidi·e·s continuent de subir des violations, 10 ans après l’attaque menée par l’État islamique Des centaines d’entre eux seraient détenus (…)
Le monde doit agir maintenant
Idlib, ville située dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, est le dernier territoire majeur occupé par des groupes d’opposition armés. En mars 2017, l’Iran, la Turquie et la Russie – les trois organisateurs des réunions d’Astana – ont désigné Idlib comme zone de désescalade et établi des postes d’observation militaires pour s’assurer que le gouvernement syrien et les groupes d’opposition armés respectent le cessez-le-feu. Néanmoins, depuis janvier 2018, les forces gouvernementales syriennes ont mené plusieurs attaques aériennes et terrestres illégales, notamment une attaque chimique à Saraqeb le 5 février 2018, qui a fait au moins six morts et 11 blessés graves. En outre, des centaines de civils ont été tués dans des véhicules piégés et lors d’affrontements entre des groupes d’opposition armés.
Depuis 2011, 700 000 personnes ont cherché refuge à Idlib, fuyant les violences dans d’autres régions de Syrie. D’autres ont été déplacées, parfois de force dans le cadre d’accords d’évacuation conclus entre le gouvernement syrien et des groupes d’opposition armés, y compris à Homs, Alep et Deraa et dans la Ghouta orientale. Le nombre d’habitants à Idlib a ainsi atteint 2,5 millions de personnes, dont un grand nombre de personnes déplacées venues d’autres régions du pays, vivant dans des camps et dépendant de l’aide provenant de Turquie. En juillet 2017, la Turquie a fermé sa frontière du côté d’Idlib lorsque le groupe d’opposition armé Hayat Tahrir al Sham s’est emparé de la province, ce qui a entraîné l’interruption temporaire de l’aide humanitaire.
En juillet 2018, l’Iran, la Turquie et la Russie ont convenu d’éviter une offensive militaire de grande ampleur sur Idlib. Cependant, des déclarations inquiétantes des gouvernements syrien et russe suggèrent qu’une telle attaque pourrait être imminente. En raison des tactiques de siège et de privation de nourriture que le gouvernement syrien emploie systématiquement contre la population civile lors de chacune de ses offensives militaires majeures visant à reprendre des territoires aux groupes armés, des millions de civils sont maintenant en danger à Idlib.
« Peu importe la façon dont je vous explique à quel point la situation est terrible, ce sera toujours loin de la réalité. »
Un homme déplacé à Idlib
@PutinRF_Eng @HassanRouhani @RT_Erdogan vs avez convenu de faire d'#Idleb 1 zone de désescalade.
+ de 2 millions de civils risquent désormais des déplacements forcés ou des attaques indiscriminées.
Les garder en vie est de votre responsabilité. Nous vous regardons : #EyesOnIdlib pic.twitter.com/RAqqjocXSd— Amnesty Belgique FR (@amnestybe) August 31, 2018
Qui se trouve actuellement à Idlib ?
Idlib en chiffres
Situation humanitaire
En avril, plus de deux millions de personnes étaient reconnues comme nécessitant une aide humanitaire à Idlib car elles manquaient de nourriture, d’eau et de soins de santé. L’accès aux soins de santé en particulier est restreint en raison des attaques aériennes et terrestres continues qui visent les hôpitaux, et des ressources médicales insuffisantes.
Récemment, la menace d’enlèvement de médecins en échange d’une rançon s’est faite plus forte. Certains médecins travaillant dans les hôpitaux de Khan Cheikhoun ont été enlevés.
Un médecin d’Idlib
Des personnes déplacées à l’intérieur du pays vivent dans des camps disséminés dans la zone. En 2017, le gouvernement turc a fermé ses frontières, empêchant ainsi des personnes venant d’Idlib ou d’ailleurs de chercher refuge en Turquie. Par conséquent, plusieurs camps ont été installés dans le nord de la ville, près de la frontière. Ceux-ci accueillent aujourd’hui le plus grand nombre de personnes déplacées qui fuient la violence à travers la Syrie.
Dans bon nombre de camps, l’accès à la nourriture et à l’eau est limité, et le chauffage en hiver est insuffisant. Beaucoup d’écoles ont dû fermer en raison d’un manque de fonds, laissant ainsi les enfants sans éducation. Certains camps ont été témoins de descentes et d’arrestations organisées par Hayat Tahrir al Sham, tandis que d’autres ont subi des tirs d’obus.
- Le camp de Firat accueille des Syriens déplacés à Idlib, Syrie. Photo : Alae Fatravi/Agence Anadolu/Getty Images
- Le camp de Firat accueille des Syriens déplacés à Idlib, Syrie. Photo : Alae Fatravi/Agence Anadolu/Getty Images
- La jeune Syrienne Maya Meri (8 ans) a perdu ses jambes à la naissance. Elle porte des jambes artificielles fabriquées par son père avec des tuyaux en PVC et des boîtes de conserve, Idlib, Syrie, 21 juin 2018. Photo : Ahmad al Ahmad/Agence Anadolu/Getty Images
- La jeune Syrienne Maya Meri (8 ans) a perdu ses jambes à la naissance. Elle porte des jambes artificielles fabriquées par son père avec des tuyaux en PVC et des boîtes de conserve, Idlib, Syrie, 21 juin 2018. Photo : Ahmad al Ahmad/Agence Anadolu/Getty Images
Violations
C’est dangereux ici. [Les groupes armés] font des descentes dans nos maisons et enlèvent des gens qu’ils accusent de collusion avec le régime ou l’État islamique, ou d’appartenance à l’Armée syrienne libre. Un homme déplacé de Damas à Deraa, puis à Quneitra, et enfin à Idlib