Réagissant à ces opérations de police, Man-Kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« La police de Hong Kong a une nouvelle fois eu recours à du gaz lacrymogène et à des balles en caoutchouc de manière contraire aux normes internationales. Tirer sur des manifestants qui se replient dans des zones confinées en ne leur laissant que très peu de temps pour partir est contraire à l’objectif de dispersion d’une foule. »
D’après des informations des médias, une manifestante a été touchée à l’œil par un projectile de la police à Tsim Sha Tsui, vraisemblablement par un projectile de type beanbag. La police a tiré plusieurs cartouches de gaz lacrymogène et des projectiles à billes poivre à faible distance sur des manifestants dans une gare à Kwas Long et Tapotai, visant parfois leur visage ou le haut de leur corps.
Le gaz lacrymogène ne doit pas être utilisé dans des espaces confinés ou lorsque les sorties sont bloquées ou entravées. Le gaz lacrymogène, les balles en caoutchouc et les projectiles à billes poivre peuvent provoquer de graves blessures, voire entraîner la mort. Ils ne doivent donc jamais être tirés directement sur des personnes et ne doivent pas être utilisés lorsque la visibilité est mauvaise. Lorsque des armes de ce type sont déployées, leur utilisation doit respecter strictement les principes de légalité, de stricte nécessité et de proportionnalité.
« La police a une nouvelle fois montré ce qu’il ne fallait pas faire dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre lors de manifestations », a déclaré Man-Kei Tam. « Les responsables de l’application des lois doivent pouvoir s’acquitter de leur devoir et protéger la population. Cependant, les violences visant la police ne donnent pas carte blanche aux policiers pour enfreindre les normes internationales de maintien de l’ordre. »
« Toute approche violente en matière de maintien de l’ordre aura pour effet d’accroître les tensions et l’hostilité, ce qui aggravera la situation. »
Amnesty International appelle tous les gouvernements à suspendre leurs transferts d’équipements de contrôle des foules à létalité réduite à Hong Kong jusqu’à ce qu’une enquête exhaustive et indépendante soit menée et que des garanties suffisantes soient mises en place.