Dispersion survenue à la manifestation devant l’ambassade d’Israël

Hier, mardi 28 mai, la police a dispersé une manifestation organisée à proximité de l’ambassade d’Israël, à Uccle. Des canons à eau et du gaz lacrymogène ont été employés, et au moins une personne aurait été blessée.

Amnesty International émet des doutes quant à la légalité de la décision qui a été prise de disperser la manifestation, de même que sur l’usage de la force à laquelle a recouru la police. L’organisation de défense des droits humains demande dès lors qu’une enquête approfondie soit menée sur cet incident.

Une autre manifestation étant prévue ce mercredi soir, Amnesty International appelle également le bourgmestre d’Uccle et le forces de l’ordre à veiller à ce que les droits humains soient respectés dans le cadre de toute nouvelle manifestation.

Manifester est un droit, pas une faveur

Les personnes militant en faveur des droits humains doivent pouvoir faire entendre leur message pacifiquement, à portée de vue et d’ouïe de l’ambassade du pays à qui ils et elles souhaitent s’adresser. Une absence d’autorisation de la commune ne justifie en aucun cas la cessation de la manifestation. Par ailleurs, l’intervention de la police doit se faire dans le strict respect des normes internationales en la matière. Celle-ci doit s’assurer du fait que la manifestation se déroule en toute sécurité et désamorcer toute escalade si nécessaire.

Le bourgmestre d’Uccle a déclaré aux médias que la manifestation n’avait pas été autorisée. Le fait qu’une telle autorisation n’ait pas été délivrée ne constitue pas une raison suffisante pour mettre fin à la manifestation ou la disperser, encore moins pour recourir à la force, indique Amnesty International.

L’organisation insiste sur le fait que manifester est un droit et que l’obligation qui est imposée de demander une autorisation n’est pas conforme au droit international. Si les autorités communales sont en droit de demander d’être informées de la tenue d’une manifestation, l’absence ou le caractère tardif de la transmission d’une telle information ne suffit pas à justifier l’interdiction ou l’interruption d’une manifestation.

La dispersion en dernier recours

De manière générale, les rassemblements pacifiques ne doivent pas être perturbés ou interrompus par les autorités, même s’ils ne se conforment pas aux réglementations locales. Le rôle principal des forces de l’ordre dans les manifestations pacifiques est de veiller à ce que le droit de manifester puisse être exercé librement et en toute sécurité.

Appliquée à la manifestation qui a eu lieu hier, à celle qui se prépare et aux autres qui pourraient encore survenir, ce principe signifie que les manifestations pacifiques devraient être facilitées à proximité de l’ambassade d’Israël – dans la mesure où être « à portée de vue et d’ouïe » est l’objectif des manifestant·es.

Dans tous les cas, y compris dans les situations de violence, la dispersion ne doit intervenir qu’en dernier recours, lorsque tous les autres moyens moins intrusifs se sont révélés inefficaces. Les manifestant·es doivent par ailleurs disposer de la possibilité et du temps de se disperser volontairement.

Enfin, la force qui est employée doit toujours être proportionnelle à la résistance rencontrée. En outre, lorsqu’elles recourent à la force, les autorités répressives doivent éviter de blesser les personnes qui n’opposent qu’une résistance passive.

Appel au bon déroulement de la manifestation de ce mercredi soir

Une nouvelle manifestation devant l’ambassade d’Israël est prévue ce mercredi soir à partir de 18 heures. Amnesty International demande au bourgmestre d’Uccle de veiller à ce que, au cours de cette manifestation, les droits humains des participant·es soient garantis.

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