Plus de 12 500 signatures remises pour les femmes afghanes

droits des femmes Afghanistan

MISE À JOUR – Le 23 mars 2022, des représentant·es d’Amnesty International ont rencontré Sophie Wilmès, Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères belge. Ils et elles lui ont remis cette pétition signée par plus de 12 500 personnes en Belgique demandant à l’État belge, en tant que membre de la communauté internationale, de défendre et de soutenir les droits des femmes et des filles en Afghanistan, ainsi que d’en faire une priorité.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des représentantes d’Amnesty International ont rencontré Éliane Tillieux, présidente de la Chambre des représentants du Parlement fédéral. Elles lui ont remis une pétition signée par plus de 12 500 personnes en Belgique demandant à l’État belge, en tant que membre de la communauté internationale, de défendre et de soutenir les droits des femmes et des filles en Afghanistan, ainsi que d’en faire une priorité.

« Durant l’entretien qu’elle nous a accordé, la présidente de la Chambre des représentants a témoigné un vif intérêt pour la situation des droits des femmes et des filles en général, et pour ceux des Afghanes en particulier. Elle s’est par ailleurs engagée à transmettre la pétition et les signatures à la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, par les canaux adéquats », indique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

La même pétition, qui totalise au niveau mondial plus de 80 000 signatures, sera remise également ce 8 mars à divers gouvernements. Via ce texte, Amnesty International demande par ailleurs aux États de veiller à amener les talibans à rendre des comptes pour leurs attaques incessantes contre les droits des femmes et des filles.

« Ces six derniers mois, les talibans ont exercé une discrimination systématique à l’égard des femmes et des filles en adoptant des politiques qui ont fortement restreint la liberté de mouvement et d’expression des femmes et l’accès des filles à l’éducation et à l’emploi. En l’espace de six mois, ils ont remis en cause deux décennies de participation des femmes à la vie du pays », explique Yamini Mishra, directrice pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

« Alors que les talibans abolissent à une vitesse terrifiante les acquis emportés de haute lutte par les femmes afghanes en matière de droits fondamentaux, la communauté internationale doit se souvenir qu’il est de sa responsabilité de protéger les femmes et les filles d’Afghanistan, qui sont nombreuses à se voir réduites au silence par des représailles, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des actes de torture. Comme l’exprime clairement cette pétition, les talibans doivent être amenés à répondre de leurs actes. »

La chute du régime des talibans, en 2001, a été suivie d’importants progrès en ce qui concerne les droits des femmes. Ces 20 dernières années, environ 3,3 millions de filles ont eu accès à l’éducation et les femmes ont pu participer activement à la vie politique, économique et sociale du pays. Des Afghanes sont devenues avocates, médecins, juges, enseignantes, ingénieures, athlètes, militantes, femmes politiques, journalistes, fonctionnaires, cheffes d’entreprise, policières et membres de l’armée.

« Les talibans (...) ont fortement restreint la liberté de mouvement et d’expression des femmes et l’accès des filles à l’éducation et à l’emploi »

Mais aujourd’hui, alors que le monde célèbre la Journée internationale des droits des femmes, les femmes et les filles afghanes ne peuvent exercer pleinement leurs droits fondamentaux. Bien au contraire, elles sont soumises à une oppression sans bornes par les talibans. Dernièrement, elles ont fait l’objet d’un nombre sans précédent d’attaques de représailles, sans que les talibans soient soumis à la moindre forme d’obligation de rendre des comptes. Sept mois après la prise de pouvoir des talibans, les craintes qu’avaient les femmes afghanes depuis des décennies sont devenues une sombre réalité quotidienne.

Depuis qu’ils ont pris le pouvoir, les talibans ont supprimé le ministère afghan des Affaires de la femme et la Commission indépendante des droits humains en Afghanistan. Ils ont également interdit aux employées de la fonction publique et des ONG de reprendre le travail, empêché trois millions de filles de poursuivre leur scolarité et fortement restreint les droits des femmes et des filles. Ces mesures répressives sont contraires au droit international relatif aux droits humains.

« Des interventions à plusieurs niveaux, y compris des initiatives locales, régionales et internationales, sont nécessaires pour que les droits des femmes et des filles soient protégés. Un mécanisme de surveillance dirigé par les Nations unies, par exemple, doit être mis en place pour suivre la situation des femmes et amener les talibans à rendre des comptes », précise Shabnam Salehi, ancienne commissaire aux droits des femmes de la Commission indépendante des droits humains en Afghanistan

Mahbouba Seraj, directrice exécutive du Centre de développement des compétences des femmes afghanes, conclut : « N’oubliez pas les Afghanes. Soyez nos porte-parole et faites-vous entendre auprès de votre propre gouvernement. Le reste du combat, nous en faisons notre affaire et nous le poursuivrons. »

Complément d’information

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Amnesty International se joindra également à la Marche mondiale des femmes, à Bruxelles. Les militant·es de l’organisation témoigneront de leur solidarité en marchant pour les femmes et les filles afghanes, lesquelles ne peuvent pas vivre, travailler, s’exprimer librement et défendre leurs droits.

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