Mobilisation devant le siège de Pfizer pour dénoncer l’irresponsabilité des entreprises pharmaceutiques

pfizer vaccin

Ce vendredi 11 mars, deux ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour la première fois qualifié la propagation de COVID-19 de « pandémie », des militant·es d’Amnesty International et du CNCD-11.11.11 se sont rassemblé·es devant le siège de Pfizer, à Bruxelles, pour dénoncer la course au profit des entreprises pharmaceutiques – particulièrement Pfizer/BioNTech – au détriment de leurs obligations et de leurs responsabilités face à la crise sanitaire qui continue d’affecter la planète.

À l’aide de ballons de différentes dimensions et comportant des chiffres et messages clés, les militant·es ont confronté de façon visuelle et symbolique les bénéfices colossaux de Pfizer avec les inégalités faramineuses et injustes qui caractérisent la distribution des vaccins contre le COVID-19 entre les pays à revenu faible/intermédiaire inférieur et les pays à revenu élevé. Une bannière appelant les entreprises pharmaceutiques à cesser de faire passer leurs profits avant les vies humaines et l’autre demandant que les vaccins soient disponibles dans tous les pays du monde ont par ailleurs été déployées.

« Les entreprises pharmaceutiques continuent de monopoliser la technologie, de s’opposer au partage de la propriété intellectuelle, de facturer leurs vaccins à des prix élevés et de les vendre en majeure partie à des pays riches, alors même qu’elles réalisent des profits records et que les États ont dépensé des milliards d’euros pour le développement et la production des vaccins contre le COVID-19. Seules 1% des doses produites par Pfizer/BioNTech en 2021 ont été fournies à des pays à revenu faible, expliquent Philippe Hensmans et Arnaud Zacharie, respectivement directeur de la section belge francophone d’Amnesty International et secrétaire général du CNCD-11.11.11.

En marge de cette action de mobilisation, des représentant·es d’Amnesty International ont rencontré la directrice « policy and public affairs » de Pfizer, à qui il·elles ont remis les quelque 12 500 signatures belges d’une pétition appelant les entreprises pharmaceutiques, particulièrement Pfizer, à respecter leurs obligations en matière de droits humains.

« Des représentant·es d’Amnesty International ont rencontré la directrice « policy and public affairs » de Pfizer, à qui il·elles ont remis les quelque 12 500 signatures belges »

« Nous avons fait notamment valoir auprès de Pfizer qu’il était urgent que des prix accessibles aux vaccins soient fixés, que le savoir et la technologie soient partagées et que d’autres entreprises soient autorisées à produire des vaccins. Nous avons également demandé que Pfizer, comme les autres entreprises qui produisent des vaccins contre le COVID-19, mettent tout en oeuvre pour que, à court terme, soit atteint l’objectif de l’OMS de vacciner 70 % de la population mondiale d’ici à la mi-2022 », indique Montserrat Carreras, chargée de plaidoyer pour la section belge francophone d’Amnesty International.

Dans cette optique, Amnesty International et le CNCD-11.11.11 appellent également les entreprises pharmaceutiques à coopérer activement avec les mécanismes mis en place par l’Organisation des Nations unies (ONU), à savoir l’initiative COVAX – qui permet d’allouer
des doses disponibles aux pays participants, quels que soient leurs revenus –, et le Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 (C-TAP), créé pour favoriser le partage de licences ouvertes et non exclusives, rendre publiques toutes les conditions contractuelles et fixer le prix des vaccins à un niveau qui ne permette pas aux profits d’entraver l’accès aux vaccins contre le COVID-19.

« Les pays à revenu élevé ont également un rôle prépondérant à jouer, insistent Philippe Hensmans et Arnaud Zacharie. La plupart d’entre eux, notamment la Belgique, s’opposent en effet au partage des connaissances et des technologies et à la levée des droits de propriété intellectuelle. Il est grand temps que nos gouvernements fassent le seul choix – radical – digne et conforme aux valeurs qu’ils prétendent défendre face à la cupidité des entreprises pharmaceutiques ; les droits humains de milliards de personnes, et particulièrement le droit à la vie, en dépendent », concluent Philippe Hensmans et Arnaud Zacharie.

Complément d’information

Ce vendredi 11 mars, plus de 130 ex-dirigeant·es mondiaux, lauréat·es du prix Nobel, scientifiques de premier plan, économistes, humanitaires, dignitaires religieux, dirigeant·e·s d’entreprises, syndicalistes et célébrités réclament également une action urgente afin de procéder à la vaccination dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et de mettre fin à la pandémie de COVID-19, dans une lettre coordonnée par People’s Vaccine Alliance (dont fait partie Amnesty International).

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