Le 8 juillet, Amnesty International a publié un nouveau rapport dévoilant que la campagne antidrogue du président Rodrigo Duterte continue de détruire des vies et de dévaster des communautés, et que les exécutions extrajudiciaires imputables à la police demeurent généralisées et sont susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité.
Présentée par l’Islande, la résolution mandate la haut-commissaire pour réaliser un rapport exhaustif sur les violations des droits humains aux Philippines, afin qu’elles soient examinées à une date ultérieure.
Amnesty International demande aux membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU de soutenir cette résolution, étant donné la gravité des violations commises, l’absence totale d’obligation de rendre des comptes pour les milliers d’homicides extrajudiciaires et le refus des autorités philippines de coopérer avec l’ONU ou la Cour pénale internationale (CPI).
« La réalité, c’est que le gouvernement philippin bloque toutes les possibilités de recours judiciaires au niveau national. Au cours de notre enquête, nous nous sommes entretenus avec des familles, des témoins, des avocats et des dignitaires religieux, désespérés face aux obstacles qui les empêchent d’obtenir justice – et l’absence de véritables poursuites pour les milliers d’homicides illégaux commis ces trois dernières années le démontre amplement, a déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Amnesty International.
« Cette résolution marquerait un grand pas en avant vers l’obligation de rendre des comptes et la justice pour les victimes de la campagne d’exécutions extrajudiciaires et de violations des droits humains que mène le gouvernement. Les États membres qui disposent d’une voix au Conseil doivent soutenir cette résolution et ne pas se soustraire à leurs responsabilités. Il y va de leur crédibilité. »
Complément d’information
La résolution sur les Philippines, que le Conseil des droits de l’homme examinera le 11 ou 12 juillet, fait suite à des années de travail de campagne mené par des organisations nationales et internationales de la société civile, dont Amnesty International. Elle fait écho aux appels [1] en faveur d’une enquête lancés par la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet et un groupe de 11 experts indépendants de l’ONU en matière de droits humains.
Vous pouvez consulter la liste des États membres du Conseil des droits de l’homme en cliquant ici.