ARABIE SAOUDITE : CINQ ANS DE TROP POUR RAIF BADAWI

À l’occasion des cinq ans de mise en détention du blogueur saoudien Raif Badawi, le 17 juin, Amnesty International Belgique francophone installe ce vendredi devant l’ambassade d’Arabie saoudite une banderole géante sur laquelle est inscrit : « Raif Badawi 5 years too many ! #FreeRaif ».

Raif Badawi, qui a purgé la moitié de sa peine, doit donc encore passer cinq ans en prison. Amnesty International rappelle que Raif Badawi est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir fait usage de sa liberté d’expression et qui doit être libéré immédiatement et sans condition.

« Malgré une mobilisation internationale hors du commun, cinq ans plus tard, Raif Badawi est encore en prison. Ceci illustre bien l’engrenage de répression dans lequel s’est engouffré le régime saoudien, qui ne laisse plus aucune chance aux voix critiques ou perçues comme telles. Nous rappelons par ailleurs que l’Arabie saoudite est armée par la Région wallonne », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

« Raif Badawi, tout comme les autres prisonniers d’opinion saoudiens, doit être libéré. Tant que nous ne serons pas entendus, nous poursuivrons notre mobilisation. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Raif Badawi, le fondateur d’un forum en ligne « Les libéraux saoudiens » qui encourageait le débat sur les questions politiques et sociales, a été arrêté le 17 juin 2012. Le 7 mai 2014, le tribunal pénal de Djedda l’a condamné à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouet et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour « apostasie ». Cette peine est assortie d’une interdiction de voyager pendant dix ans et d’une interdiction d’utiliser les médias à l’issue de sa peine.

Le 9 janvier 2015, Raif Badawi subissait sa première et seule séance de flagellations, une séance qui aurait dû se reproduire tous les vendredis : sa sentence prévoyait qu’il reçoive 50 coups de fouet pendant 20 semaines, pour atteindre 1000 coups en tout.

Depuis le 9 janvier 2015, la flagellation a chaque fois été reportée pour raison médicale d’abord, puis pour des raisons non communiquées. Cependant le 6 juin 2015, les médias saoudiens ont annoncé que la Cour suprême avait confirmé les condamnations retenues contre Raif Badawi. Ceci a été confirmé par des sources indépendantes. La flagellation pourrait donc reprendre, et il faut plus que jamais se mobiliser pour Raif. La flagellation constitue une violation de l’interdiction absolue de la torture et des autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, inscrite dans le droit international. En décembre 2015, Raif a été transféré à la prison de Dhabban à Djedda. Il y est toujours détenu.

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