Australie : L’accord d’indemnisation doit se traduire par la réinstallation des réfugiés en toute sécurité

L’accord historique qui contraint le gouvernement australien à verser environ 48 millions d’euros à titre d’indemnisation à près de 2 000 réfugiés et demandeurs d’asile pour les avoir détenus illégalement sur l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans des conditions terribles, doit déboucher sur une réinstallation sûre, a déclaré Amnesty International le 14 juin 2017.

« Si l’accord d’indemnisation est essentiel, il ne remédie pas aux injustices qu’ont subis les réfugiés et demandeurs d’asile sur l’île de Manus et ne modifie pas leur situation actuelle. Le gouvernement australien doit faire face à la réalité, à savoir que sa politique de détention offshore est insoutenable, et doit transférer en Australie, en sécurité, toutes les personnes prises au piège, a déclaré Kate Schuetze, chercheuse sur le Pacifique à Amnesty International.

« Nous saluons cet accord attendu de longue date, qui reconnaît les préjudices que les réfugiés et les demandeurs d’asile ont subis sur l’île de Manus. Aujourd’hui, le gouvernement australien doit démanteler son centre de détention offshore et les réinstaller en sécurité. »

L’accord de dédommagement a été conclu après un recours collectif formé au nom de 1 905 personnes détenues sur l’ile de Manus, dans le cadre de la politique de détention offshore de l’Australie. Ce recours reposait sur 200 déclarations de témoins et 200 000 documents, et plus de 50 audiences ont eu lieu au tribunal. Le cabinet d’avocats qui a déposé le recours collectif a exposé en détail les conditions cruelles en vigueur sur l’île de Manus, qu’Amnesty International avait pour la plupart déjà mises en lumière.

L’accord conclu par les parties sera payé par le gouvernement australien et par ses fournisseurs de service, notamment G4S et Broadspectrum. En avril 2016, Broadspectrum est devenue une filiale de la multinationale espagnole Ferrovial.

« Cet accord doit adresser un message clair à toutes les entreprises impliquées dans les politiques de détention à l’étranger – abusives par nature – du gouvernement australien : elles auront des comptes à rendre. Elles doivent cesser leurs activités sur l’île de Manus et aucune autre entreprise ne doit envisager de les remplacer », a déclaré Kate Schuetze.

En 2016, la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée a statué que le centre de détention géré par l’Australie était « illégal » et « inconstitutionnel », mais le gouvernement australien ne l’a pas encore fermé. Aucun projet n’a été rendu public concernant la réinstallation des réfugiés et demandeurs d’asile toujours piégés sur l’île de Manus.

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